Incidence et nature des complications oculaires associées au dupilumab chez les patients atteints de dermatite atopique: première étude prospective - 20/11/19
Résumé |
Introduction |
Le dupilumab, anticorps monoclonal anti-IL4Rα, est indiqué dans la dermatite atopique (DA) modérée à sévère de l’adulte. Des effets indésirables ophtalmologiques (EIO) ont été rapportés au cours des essais de phase III. Les objectifs de cette étude étaient 1) de décrire l’incidence et les caractéristiques de ces EIO en vie réelle et 2) de déterminer les facteurs associés à leur survenue.
Matériel et méthodes |
Une étude prospective monocentrique bi-disciplinaire de soins courants était réalisée entre 2017 et 2019. Les patients étaient évalués tous les 4 mois par le SCOring Atopic Dermatitis (SCORAD), les échelles visuelles analogiques (EVA) de prurit et sommeil et le Dermatology Life Quality Index. Sur le plan ophtalmologique, les patients bénéficiaient d’un examen complet incluant la recherche d’un syndrome sec (break-up time, test de Schirmer, score d’Oxford de kératite ponctuée superficielle (KPS)), d’une conjonctivite et d’une blépharite.
Résultats |
Cinquante-six patients ont été inclus et évalués au moins une fois sur le plan ophtalmologique et 47 (77 %) au moins 2 fois. La majorité des patients (66 %) a été examinée avant l’initiation du dupilumab. Les caractéristiques de la cohorte à l’inclusion sont présentées dans la Annexe A. Vingt-trois patients (41 %) ont présenté un EIO à type de syndrome sec patent (avec KPS) symptomatique, conjonctivite et/ou blépharite. Six cas (11 %) étaient considérés comme sévères et nécessitaient le recours à des collyres corticoïdes ou à la ciclosporine (Annexe A). Parmi les patients ayant présenté un EIO, 9 avaient un syndrome sec latent (sans KPS, n=3) ou patent (n=6) pauci-symptomatique à l’inclusion et 5 avaient un examen de la surface oculaire strictement normal (Annexe A). Un examen ophtalmologique normal à l’inclusion était associé à un risque significativement moins important d’EIO en comparaison à un examen anormal (syndrome sec objectif) (61 %, IC 95 % [44–75] versus 22 %, IC 95 % [10–42]). Il n’y avait pas d’association statistiquement significative entre la survenue d’un EIO et la sévérité initiale de la DA (mesurée par le SCORAD, l’EVA prurit et la quantité de dermocorticoïdes appliquée sur le dernier mois) ou la réponse thérapeutique au dupilumab mesurée par la baisse du SCORAD à 16 semaines. De même, un antécédent personnel de conjonctivite allergique, de rhinite allergique ou d’asthme n’était pas associé à la survenue d’un EIO.
Discussion |
Ces données soulignent la fréquence élevée des EIO sous dupilumab, de sévérité légère à modérée le plus souvent. La présence d’un syndrome sec pourrait constituer un facteur prédictif de survenue d’EIO, possiblement secondaire au blocage de l’IL-13, limitant la production de mucus par les cellules caliciformes de la cornée chez des sujets prédisposés.
Conclusion |
Un syndrome sec objectif à l’initiation du dupilumab devrait inciter à une surveillance ophtalmologique active.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Conjonctivite, Dermatite atopique, Dupilumab
Plan
☆ | Les illustrations et tableaux liés aux abstracts sont disponibles à l’adresse suivante : https://doi.org/10.1016/j.annder.2019.09.117. |
Vol 146 - N° 12S
P. A108 - décembre 2019 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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