Manifestations dermatologiques du syndrome de Noonan: étude prospective et multicentrique française de 129 patients - 20/11/19
Résumé |
Introduction |
Le syndrome de Noonan (SN) est une RASopathie liée à la mutation des gènes PTPN11, SOS1, RIT1, KRAS, NRAS, RAF1, SHOC2, SOS2, LZTR1 et CBL. Elle se caractérise par une dysmorphie faciale, une petite taille, des anomalies cardiaques et neurologiques. Deux phénotypes de SN sont identifiés : le SN avec lentigines multiples (SNLM) et le SN avec cheveux anagènes caducs (SNCAC). Les objectifs de l’étude étaient (i) de décrire les manifestations dermatologiques des patients atteints de SN, SN-LM et SN-CAC ; (ii) de les comparer aux données exhaustives de la littérature internationale et ; (iii) d’établir une éventuelle corrélation phénotype-génotype en fonction de la présence ou non de la mutation de PTPN11, principal gène incriminé au cours du SN ou SNLM.
Matériel et méthodes |
Il s’agissait d’une étude française réalisée entre 2012 et 2017, prospective, multicentrique, collaborative, dermatologique et génétique. Chaque patient était vu par un dermatologue hospitalier qui documentait les manifestations dermatologiques à partir du remplissage systématique d’une grille de recueil des manifestations dermatologiques rapportées au cours des RASopathies.
Résultats |
Cent-vingt-neuf patients, avec ratio F/M de 0,9 et d’âge moyen 11 ans (0,75 à 77 ans) étaient inclus, parmi lesquels 65 patients SN mutés PTPN11, 34 SNLM mutés PTPN11 et 30 SN non mutés PTPN11. La tendance aux hématomes constituait l’atteinte dermatologique la plus fréquente des SN mutés PTPN11 (54 %). Les taches café-au-lait multiples, les lentigines profuses, les taches café-noir et le(s) naevus spilus étaient notées respectivement dans 94 %, 80 %, 12 % et 12 % des cas de SNLM mutés PTPN11 (Fig 1A-C). Des formes atypiques de SN-LM étaient associées à des mutations des gènes RAF1 et NRAS (Fig 1D-E). Les SN mutés SOS1 étaient associés à une forte prévalence de troubles de la kératinisation et d’anomalies pilaires (Annexe A). Le SN-CAC était associé à la mutation du gène SHOC2 (Annexe A). En analyse univariée, les patients SN sans mutation PTPN11 avaient un risque significativement augmenté (i) de troubles de la kératinisation (p=0,001) incluant la kératose pilaire (p=0,005), l’ulerythema ophryogenes (p=0,0001) et la kératodermie palmo-plantaire (p=0,06) et (ii) d’alopécie du cuir chevelu (p=0,035) et des cils (p=0,06) par rapport aux patients SN mutés PTPN11.
Discussion |
L’analyse de ces résultats confirme la forte prévalence des anomalies dermatologiques au cours du SN. Si le phénotype cutané du SN muté PTPN11 est pauvre, et non spécifique, l’atteinte dermatologique au cours du SN-LM muté PTPN11 et du SN-SCAC apparaît caractéristique et discriminante par rapport aux autres formes de SN. L’atteinte cutané des SN mutés SOS1 est proche de celle observée au cours du syndrome cardio-facio-cutané.
Conclusion |
La connaissance précise des manifestations dermatologiques du SN est essentielle à l’identification clinique des différentes formes de RASopathies.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : RASopathies, syndrome cheveux anagènes caducs, Syndrome de Noonan, Syndrome LEOPARD
Plan
☆ | Les illustrations et tableaux liés aux abstracts sont disponibles à l’adresse suivante : https://doi.org/10.1016/j.annder.2019.09.126. |
Vol 146 - N° 12S
P. A114 - décembre 2019 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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