Compartiments immuns malins, T bénins conventionnels et régulateurs chez 36 patients traités par mogamulizumab pour CTCL avancé - 20/11/19
Résumé |
Introduction |
Le mogamulizumab, anticorps monoclonal anti-CCR4, induit, chez les patients atteints de lymphome T cutané (CTCL) réfractaires à au moins un traitement systémique, une survie sans progression supérieure au vorinostat. Il provoque une déplétion des lymphocytes T régulateurs (Treg) CCR4+, et nous avons récemment rapporté 2 rémissions complètes associées à de multiples manifestations auto-immunes. L’objectif de l’étude est de suivre l’évolution des compartiments malin, TCD8+, TCD4+ bénins conventionnels et régulateurs sous mogamulizumab.
Matériel et méthodes |
La cohorte comporte 36 patients traités par mogamulizumab pour CTCL avancé, incluant 5 cas de transformation à grandes cellules, 27 patients atteints de syndrome de Sézary (SS) et 9 de Mycosis Fongoïde (MF). 16 patients de l’étude MAVORIC (phase 3) et 20 sous ATU ont été analysés de façon rétrospective et prospective, respectivement. Les Treg, T conventionnelles (Tconv CD8+ et bénignes CD4+KIR3DL2-TCRVb-) et les cellules tumorales KIR3DL2+ (et TCRVb+ si anticorps disponible), ont été quantifiées et caractérisées en cytométrie en flux. Des biopsies cutanées ont été prélevées avant et après 3 mois de traitement ou en cas de rechute.
Résultats |
Le taux de réponse est de 70 % et 33 % chez les patients SS et MF respectivement. Tous les CTCL transformés ont progressé (médiane de 2 mois). Avant traitement, une forte expression de CCR4 est observée à la surface des cellules tumorales (médiane=94 %), mais aussi des Treg effectrices (81 %) et Tconv mémoires CD4+ bénignes (52 %). Elle est faible sur les TCD8+ mémoires (4 %). La plupart des patients présentent une numération de Treg basse avant (médiane=24/μL, 12–57 ; normale=33–90/μL) et au cours du traitement (médiane à M1=7/μL). Les 3 patients ayant développé des effets indésirables auto-immuns de grade 3 présentaient des valeurs de Treg effecteurs initiaux particulièrement basses (<1,1/μL), ou une réduction drastique de cette population sous traitement (−98,5 % en 2 mois). Chez l’ensemble des patients, le mogamulizumab a induit des modifications significatives parmi les populations TCD4+ bénignes et TCD8+, avec une augmentation des Tconv naïves et une diminution des Tconv mémoires et Treg effecteurs. Cinq patients atteints de SS ont rechuté sous traitement avec l’émergence de clones tumoraux circulants ayant perdu la molécule CCR4 en surface tout en maintenant son expression intracellulaire. Les mécanismes de cette résistance acquise et les relations entre compartiments sanguins et cutanés sont en cours d’exploration (TCR high-throughput sequencing, immunohistochimie).
Conclusion |
Nos résultats mettent en évidence des modifications majeures de l’homéostasie des populations Tconv CD4+ bénignes et CD8+, ainsi que Treg sous mogamulizumab. D’autre part, 5 patients rechuteurs sous traitement présentent un phénotype semblable avec une perte d’expression extracellulaire de la molécule CCR4.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : CTCL, Immunothérapie, Mogamulizumab, Treg
Plan
Vol 146 - N° 12S
P. A123 - décembre 2019 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
L’accès au texte intégral de cet article nécessite un abonnement.
Déjà abonné à cette revue ?