Identification de mutations clonales identiques dans les xanthélasma palpébraux de maladie d’Erdheim-Chester associés à des leucémies myélomonocytaires chroniques: à propos de 3 cas - 20/11/19
et
groupes MINHEMON et EMSED
Résumé |
Introduction |
Les xanthélasmas péri-orbitaux sont les manifestations cutanées les plus fréquentes de la maladie d’Erdheim-Chester (MEC). Des mutations gains de fonction de la voie des MAP kinase (MAPK) ont été identifiées dans la MEC. De rares cas de xanthélasma ont été rapportés associées aux leucémies myéloïdes chroniques (LMMC). Nous avons identifié dans 3 cas les mêmes mutations clonales dans des biopsies cutanées de xanthélasma de MEC et les cellules de LMMC.
Matériel et méthodes |
Pour les LMMC, l’ADN génomique a été extrait des biopsies de moelle osseuse (n=2) ou du sang périphérique (n=1). Pour les MEC, l’ADN a été extrait des biopsies cutanées incluses en paraffine. L’ADN a été séquencé par next generation sequencing (NGS) (MiSeq® sequencer, Illumina©) selon 2 panels de 41 gènes (LMMC) et 76 gènes (biopsies cutanés) fréquemment mutés dans les hémopathies myéloïdes.
Observations |
Trois femmes de 52 à 62 ans présentaient des xanthélasmas péri-orbitaux extensifs (Annexe A). Chacune d’elles avait une LMMC confirmée stade 0 non traitée. Les biopsies cutanées des xanthélasmas trouvaient un infiltrat dermique dense fait de macrophages au cytoplasme spumeux et à petit noyau central et de cellules de Touton. En immunohistochimie, les histiocytes étaient CD163+, CD68+, CD1a− et protéine S100− (Annexe A). Les analyses NGS identifiaient les mêmes mutations dans les biopsies cutanées et les cellules de LMMC: KRASc.35G>A p.(Gly12Asp) (fréquence de variant allélique (VAF) dans les cellules de LMMC et la peau respectivement: 0,46 et 0,19) et ASXL131022441-chr20c.1926–1927insG (VAF: 0,42 et 0,15) (cas 1); NRASc38G>A, p.(Gly13Asp) (VAF: 0,41 et 0,16) (cas 2) et KRAS(exon2: c.G35A: p.G12D) (VAF: 0,33 et 0,24) et DNMT3A (exon 16: c.1867delT: p.Y623fs) (VAF: 0,32 et 0,15) (cas 3). Malgré l’absence d’atteinte systémique associée, les xanthélasmas remplissaient les critères de MEC de la classification révisée des histiocytoses.
Discussion |
L’identification des mêmes mutations dans les biopsies de xanthélasmas de MEC et les cellules de LMMC démontre une relation clonale entre ces 2 maladies dans certains cas. Une origine hématologique des histiocytoses systémiques a été démontrée avec l’identification de mutations BRAFV600E dans les cellules progénitrices CD34+ se différentiant secondairement en macrophage. La VAF des mutations dans les biopsies cutanées entre 15–24 % rend très peu probable l’hypothèse d’une contamination par les cellules sanguines de LMMC d’autant que dans les 3 cas les monocytes étaient <1500/mm3. La même mutation NRAS a été trouvée dans une LMMC et une MEC sur une biopsie de fibrose péri-rénale confirmant que cette association n’est pas limitée aux formes purement cutanées de MEC.
Conclusion |
L’identification de mutations identiques dans la MEC et la LMMC démontre une relation clonale et suggère l’existence d’un progéniteur commun.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Leucémie myélomonocytaire chronique, Maladie d’Erdheim-Chester, Xanthélasma
Plan
☆ | Les illustrations et tableaux liés aux abstracts sont disponibles à l’adresse suivante : https://doi.org/10.1016/j.annder.2019.09.146. |
Vol 146 - N° 12S
P. A125-A126 - décembre 2019 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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