Lupus érythémateux cutanés réfractaires traités par bélimumab : étude descriptive monocentrique - 20/11/19
Résumé |
Introduction |
Le bélimumab est indiqué dans le lupus érythémateux systémique (LES), actif notamment dans ses manifestation cutanéomuqueuses. Le but de cette étude était d’évaluer l’efficacité du bélimumab dans le lupus érythémateux cutané (LEC) réfractaire aux thérapeutiques conventionnelles.
Matériel et méthodes |
Cette étude rétrospective réalisée entre 2014 et 2018 incluait tous les patients présentant un LEC évolutif, en poussée et résistant aux thérapeutiques habituelles, qui ont été traités par bélimumab. L’efficacité de ce traitement était évaluée cliniquement par les scores RCLASI, CLASI et DLQI après 6 à 12 mois de traitement. Le suivi global sous bélimumab, incluant la tolérance et l’évolution des traitements associés, était également analysé.
Résultats |
Sept patients suivis pour un LEC ont été inclus. Une amélioration significative des scores d’activité RCLASI et CLASI était constatée chez 83 % des patients (5/6), avec 1 réponse complète et 4 réponses partielles, sans aggravation des séquelles cutanées. Le score de qualité de vie DLQI était significativement amélioré chez 80 % des patients (4/5). La corticothérapie orale a pu être arrêtée chez tous les patients concernés. La tolérance était bonne, avec la survenue d’un seul effet indésirable sévère (bactériémie).
Discussion |
Le bélimumab (anticorps monoclonal recombinant anti-BAFF (B-cell activating factor)), en bloquant la liaison de la protéine BAFF sur les lymphocytes B, inhibe la différenciation et la survie anormale des lymphocytes B à l’origine de la perte de tolérance du soi dans le LES. L’efficacité du bélimumab sur les manifestations cutanéo-muqueuses du LES a été observée dans une analyse post-hoc des études pilotes du médicament et dans plusieurs étude en vie réelle. Le bélimumab est ainsi indiqué en 3e intention dans le traitement des manifestations dermatologiques du LES, après le méthotrexate et le thalidomide (PNDS Lupus systémique, 2017). Chong et al. (2014), ont montré des taux sanguins de BAFF plus élevés chez les patients avec un LEC chronique (LECC) associé à un LES que chez les patients atteints de LECC isolé. Néanmoins, cette équipe a également montré une augmentation significative des taux d’ARNm de BAFF et de ses récepteurs dans la peau de LECC comparé à la peau normale ou psoriasique, sans différence significative en fonction de la présence ou non d’un LES. Wenzel et al. (2018) ont confirmé ces travaux, en montrant une augmentation de l’expression de BAFF et de ses récepteurs dans la peau de chaque sous type de LEC comparé à la peau normale. Ces résultats suggèrent l’intérêt du bélimumab dans l’atteinte cutanée lupique, indépendamment de la présence d’une atteinte systémique lupique associée.
Conclusion |
Notre travail démontre donc l’intérêt du bélimumab sur l’activité de la maladie, sur la qualité de vie et sur la cortico-dépendance dans une cohorte de 7 patients atteints de LEC sévère, réfractaire aux traitements habituels.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Bélimumab, Lupus érythémateux cutané réfractaire
Plan
☆ | Les illustrations et tableaux liés aux abstracts sont disponibles à l’adresse suivante : https://doi.org/10.1016/j.annder.2019.09.163. |
Vol 146 - N° 12S
P. A134-A135 - décembre 2019 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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