S'abonner

Pemphigoïde bulleuse induite par trois classes d’antihypertenseurs différentes - 20/11/19

Doi : 10.1016/j.annder.2019.09.189 
L. Araqi Houssaini 1, , K. Baline 1, F. Hali 1, F. Marnissi 2, S. Chiheb 1
1 Dermatologie-vénéréologie 
2 Anatomopathologie, CHU Ibn Rochd, Casablanca, Maroc 

Auteur correspondant.

Résumé

Introduction

La pemphigoïde bulleuse (PB) médicamenteuse est une entité rare décrite surtout quand la prise médicamenteuse est récente. Nous rapportons le cas d’une PB induite par trois classes d’antihypertenseurs.

Observations

Une patiente de 62 ans présentait 10jours après la prise d’un inhibiteur de l’enzyme de conversion (IEC), des bulles tendues étendues et des érosions endo-buccales. La biopsie cutanée avec immunofluorescence directe et indirecte était en faveur d’une PB, avec un score d’imputabilité I5B4 pour les IEC en faveur d’une PB induite par les IEC. Elle était mise sous dermocorticoïdes et les IEC étaient substitués par les antagonistes des récepteurs de l’angiotensine 2 (ARA 2), avec bonne amélioration. Un mois après, réapparaissaient des lésions bulleuses tendues avec hyperéosinophilie à 3960. Les ARA 2 étaient également incriminés, ils étaient arrêtés et remplacés par les B-bloquants. La patiente était mise sous corticothérapie avec blanchiment. Une deuxième rechute survenait 3 semaines après. L’étude d’imputabilité incriminait les B-bloquants qui étaient arrêtés avec surveillance de la TA et régime seuls. La patiente était traitée par corticothérapie, azathioprine et dermocorticoïdes avec bonne évolution.

Discussion

Différents effets secondaires cutanés sont observés sous antihypertenseurs mais rarement à type de PB. Certains auteurs ont proposé des critères distinguant une simple PB d’une PB médicamenteuse. Cette dernière est caractérisée par sa survenue à un âge plus jeune, la présence d’une atteinte muqueuse inhabituelle dans une PB classique, l’amélioration après arrêt du médicament imputable et l’hyperéosinophilie sanguine très marquée. Tous ces éléments étaient notés chez notre patiente. De plus, le délai entre la prise médicamenteuse et l’apparition des lésions était respectivement de 10jours (IEC), 30jours (ARA 2) et 20jours (B-bloquant), ce qui est semblable aux données de la littérature : la prise médicamenteuse devant être récente (délai inférieur à 6 semaines). Notre cas trouve aussi son originalité dans le fait que notre patiente a développé une PB à trois différentes classes thérapeutiques. Selon les données de la littérature, toutes les classes thérapeutiques peuvent déclencher une PB, mais il n’existe pas de preuves pouvant prédire de l’apparition de cette entité avec une classe thérapeutique ou une autre. Étant donné que notre patiente présentait une PB induite successivement par trois antihypertenseurs, nous avons arrêté tout traitement avec surveillance de la TA et mesures hygiéno-diététiques ; afin de prévenir une immunisation avec une autre classe thérapeutique.

Conclusion

La survenue d’une PB avec des caractères inhabituels (atteinte muqueuse, hyperéosinophilie très marquée) doit faire chercher une prise d’antihypertenseurs, sans oublier que toute substitution peut également déclencher la maladie.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

Mots clés : Antihypertenseur, Pemphigoïde bulleuse induite, Toxidermie


Plan


© 2019  Publié par Elsevier Masson SAS.
Ajouter à ma bibliothèque Retirer de ma bibliothèque Imprimer
Export

    Export citations

  • Fichier

  • Contenu

Vol 146 - N° 12S

P. A148 - décembre 2019 Retour au numéro
Article précédent Article précédent
  • Onychodystrophie chronique des vingt ongles : amélioration spectaculaire après arrêt du valproate de sodium
  • A. Oulehri, S. Elloudi, Z. Douhi, H. Baybay, F.Z. Mernissi
| Article suivant Article suivant
  • Pertinence actuelle des tests épicutanés en allergologie de contact : proposition d’une définition pragmatique et mesure de la variabilité inter-observateur
  • F. Tetart, C. Thill, E. Collet, M.-C. Ferrrier-Le Bouëdec, B. Milpied, M. Avenel-Audran, 11 membres du groupe DAG

Bienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
L’accès au texte intégral de cet article nécessite un abonnement.

Déjà abonné à cette revue ?

Mon compte


Plateformes Elsevier Masson

Déclaration CNIL

EM-CONSULTE.COM est déclaré à la CNIL, déclaration n° 1286925.

En application de la loi nº78-17 du 6 janvier 1978 relative à l'informatique, aux fichiers et aux libertés, vous disposez des droits d'opposition (art.26 de la loi), d'accès (art.34 à 38 de la loi), et de rectification (art.36 de la loi) des données vous concernant. Ainsi, vous pouvez exiger que soient rectifiées, complétées, clarifiées, mises à jour ou effacées les informations vous concernant qui sont inexactes, incomplètes, équivoques, périmées ou dont la collecte ou l'utilisation ou la conservation est interdite.
Les informations personnelles concernant les visiteurs de notre site, y compris leur identité, sont confidentielles.
Le responsable du site s'engage sur l'honneur à respecter les conditions légales de confidentialité applicables en France et à ne pas divulguer ces informations à des tiers.


Tout le contenu de ce site: Copyright © 2024 Elsevier, ses concédants de licence et ses contributeurs. Tout les droits sont réservés, y compris ceux relatifs à l'exploration de textes et de données, a la formation en IA et aux technologies similaires. Pour tout contenu en libre accès, les conditions de licence Creative Commons s'appliquent.