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Dermite de contact aux protéines après injection de toxine botulinique en lien avec une allergie à l’albumine humaine - 20/11/19

Doi : 10.1016/j.annder.2019.09.192 
P. Sueur 1, , F. Castelain 1, P. Girardin 1, L. Moumane 2, A. Jeand’heur 2, F. Pelletier 1
1 Dermato-allergologie, CHRU, Besançon 
2 Dermato-allergologie, CHR, Trévenans, France 

Auteur correspondant.

Résumé

Introduction

La toxine botulinique (TB) est utilisée en routine, en esthétique ou en thérapeutique. Malgré cela, peu d’évènements allergiques ont été décrits ; nous rapportons un premier cas, à notre connaissance, de dermite de contact aux protéines (DCP) après injection de TB, dont l’allergène est l’albumine humaine (AH) contenue dans l’excipient.

Observations

Une patiente de 54 ans, sans antécédent, était suivie pour un syndrome du piriforme de la fesse gauche, résistant à la prise en charge médicamenteuse et rééducative. Un traitement par injections de TB était alors décidé.

La patiente recevait 150 unités de TB (onabotulinum) en deux injections concomitantes dans le muscle piriforme gauche. Trois jours après, elle présentait une dermatose eczématiforme extensive épargnant initialement la zone d’injection, et persistant plusieurs semaines. Un bilan allergologique était réalisé 2 mois plus tard avec une batterie standard, les antiseptiques et la TB Botox® (Allergan). Le prick-test TB était positif avec une importante réaction urticarienne et donnait des lésions d’eczéma à 72h. Le patch-test était également positif ++.

Après analyse de la composition des différentes TB disponibles, toutes contenaient de l’AH. Nous avons donc testé secondairement l’AH contenue dans les diluants des venins d’hyménoptères, en prick pur (0,03 %), et en patch pur. Nous avons obtenu les mêmes résultats avec un prick positif (Annexe A) et un patch positif ++ (Annexe A).

Discussion

Nous décrivons donc le premier cas de dermite de contact à l’AH, qui est un excipient de la TB.

La DCP est une affection souvent décrite dans un contexte professionnel. Elle se manifeste par une réaction allergique immédiate puis par un eczéma souvent chronique avec exacerbations ou récidives lors des ré-expositions. Le diagnostic est posé devant des prick-tests et/ou des IgE spécifiques positifs. Les patch-tests sont habituellement négatifs. Il n’existe pas de cas publié de DCP avec l’AH ou la TB, mais uniquement des cas d’anaphylaxie à l’AH (ref 1-2) ou d’hypersensibilité immédiate à la TB. Des tests cutanés pour les excipients de la TB dont l’AH n’ont jamais été rapportés jusqu’ici. Par ailleurs, l’AH est utilisée en tant qu’excipient dans d’autres thérapeutiques dont les venins d’hyménoptères, certains liquides de remplissage, en tant que substitut sanguin et dans les produits sanguins labiles d’où l’importance de poser un diagnostic précis afin d’éviter des hypersensibilités éventuelles.

Conclusion

Nous décrivons un cas original de DCP après une première injection de toxine botulinique avec prick-tests et tests épicutanés positifs avec l’AH utilisée comme excipient.

Il est donc important devant une hypersensibilité médicamenteuse de tester l’ensemble des ingrédients afin d’optimiser la prise en charge thérapeutique ultérieure des patients.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

Mots clés : Albumine humaine, Dermite de contact aux protéines, Toxine botulique


Plan


 Les illustrations et tableaux liés aux abstracts sont disponibles à l’adresse suivante : https://doi.org/10.1016/j.annder.2019.09.192.


© 2019  Publié par Elsevier Masson SAS.
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Vol 146 - N° 12S

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