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Phytophotodermatose après utilisation d’un shampooing au citron - 20/11/19

Doi : 10.1016/j.annder.2019.09.193 
C. Zumelzu , G. Bohelay, M. Aljundi, L. Laroche, F. Caux
 Dermatologie, hôpital Avicenne, Bobigny, France 

Auteur correspondant.

Résumé

Introduction

Les phytophotodermatoses sont des réactions cutanées apparaissant après exposition solaire chez un patient ayant été en contact avec des plantes. Les plantes responsables sont le plus souvent des ombellifères mais peuvent être aussi des fruits comme le citron. Nous rapportons un cas original d’hyperpigmentation cutanée liée à une phytophotodermatose après utilisation d’un shampoing commercial au citron.

Observations

Une patiente de 46 ans consultait pour une hyperpigmentation du dos caractérisée par des stries linéaires asymptomatiques, découvertes fortuitement une semaine auparavant. Elle n’avait aucun antécédent et ne prenait aucun traitement, ni complément alimentaire. Un interrogatoire minutieux mettait en évidence l’utilisation, dans la semaine précédant la découverte des lésions cutanées, d’un nouveau shampoing aux extraits de citron. La patiente était ensuite sortie avec les cheveux mouillés par temps ensoleillé. L’aspect strié de l’hyperpigmentation, en coulées comme dans la dermite pigmentaire en breloque, était tout à fait compatible avec une phototoxicité. Le diagnostic de phytophotodermatose au citron a été retenu. Une photoprotection stricte et une éviction de son shampooing ont été préconisées.

Discussion

Les plantes responsables de phytophotodermatoses contiennent des fucocoumarines. Ces agents phototoxiques sont majoritairement présents dans la famille des apiacées ou ombellifères (carotte sauvage, panais, céleri, fenouil, etc.) et celle des rutacées (orange amère, bergamote, citron vert) dont fait partie le citron. La photosensibilisation nécessite le contact ou la prise d’une substance photosensibilisante en concentration suffisante et l’exposition à une dose efficace de rayonnement UV. La présentation clinique la plus commune est un érythème actinique (ou « coup de soleil ») rosé à rouge vif survenant quelques heures à jours après l’exposition, parfois suivi d’une pigmentation, comme dans notre observation. Dans les cas les plus sévères, des lésions œdémato-papuleuses voire bulleuse étendues nécessitent une hospitalisation. Plusieurs cas de phytophotodermatose au citron sont décrits suite à la préparation en extérieur de mojito, sangria, et bière mexicaine, à l’origine de nouvelles entités cliniques telles que la « dermatite à la bière mexicaine ». À notre connaissance, aucun cas suite à l’utilisation de shampooing n’est rapporté dans la littérature. L’interrogatoire de notre patiente éliminait les diagnostics différentiels de dermatoses flagellées (dermatite au Shiitake, bléomycine).

Conclusion

La phototoxicité des espèces du genre Citrus comme le citron est méconnue du grand public, bien que ces agents soient largement répandus dans l’alimentation et les cosmétiques, et nous rapportons un premier cas lié à un shampoing. Le dermatologue a un rôle d’information des patients afin d’éviter des réactions cutanées parfois sévères et doit déclarer ces cas au service de cosmétovigilance de l’ANSM.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

Mots clés : Citron, Hyperpigmentation, Phytophotodermatose, Shampooing


Plan


 Les illustrations et tableaux liés aux abstracts sont disponibles à l’adresse suivante : https://doi.org/10.1016/j.annder.2019.09.193.


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Vol 146 - N° 12S

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