Pseudo-maladie sérique à la ceftazidime avec réaction croisée à l’aztréonam - 20/11/19
Résumé |
Introduction |
La pseudo-maladie sérique est une forme rare de toxidermie de physiopathologie mal comprise se rencontrant plus fréquemment chez l’enfant. Elle se caractérise par des lésions urticariennes souvent purpuriques prédominant aux extrémités, des arthralgies et de la fièvre, avec vasculite des petits vaisseaux histologiquement, sans consommation de complément. Le risque d’atteinte viscérale est réputé faible. Les principaux médicaments impliqués sont certaines bêtalactamines (céfaclor et amoxicilline pour l’essentiel), ainsi que plus récemment, les anticorps monoclonaux thérapeutiques. Les tests allergologiques n’ont pas d’intérêt.
Observations |
Un homme de 56 ans sans allergie connue était traité pour une ostéite post-chirurgicale à Staphylococcus aureus et Pseudomonas aeruginosa par pipéracilline-tazobactam et daptomycine pendant 5jours, relayé ensuite par ceftazidime, levofloxacine et rifampicine. Il développait une éruption ainsi que des arthralgies 9jours plus tard. Il s’agissait de plaques érythémateuses oedémateuses présentes sur les membres et les paumes, prenant un aspect linéaire purpurique sur le dos des doigts. Des arthralgies d’horaire inflammatoire des chevilles et une asthénie étaient présentes, sans fièvre. Le bilan biologique ne montrait qu’un syndrome inflammatoire modéré avec polynucléose neutrophile, sans anomalie hépatique ou rénale, sans consommation de complément, sans signe d’auto-immunité. Une biopsie cutanée n’était pas contributive en raison d’un artéfact technique. Devant ce tableau clinicobiologique très évocateur d’une pseudo-maladie sérique, les antibiotiques étaient arrêtés, permettant une régression rapide des symptômes. Un relais par aztréonam, sulfaméthoxazole et acide fusidique était débuté, entraînant une nouvelle poussée de symptômes identiques à 72h. L’arrêt de l’aztrénonam permettait à nouveau une évolution favorable.
Discussion |
Nous rapportons un cas de pseudo-maladie sérique dont l’histoire suggère l’imputabilité de la ceftazidime, une molécule jusqu’ici jamais impliquée dans ce type de toxidermie, avec réaction croisée à l’aztréonam. En cas de suspicion d’allergie aux bêtalactamines, l’aztréonam peut généralement être utilisée en raison d’un noyau monocyclique différent. Elle partage cependant avec la ceftazidime une chaîne latérale commune, qui peut être à l’origine de rare cas de réactions croisées décrites principalement dans le contexte de réactions d’hypersensibilité immédiate. L’implication de cette chaîne latérale dans la réaction croisée observée ici est vraisemblable, même si l’implication de métabolites communs aux deux molécules ne peut être éliminée, justifiant chez ce patient d’une contre-indication ultérieure aux bêtalactamines comme aux monobactams.
Conclusion |
La ceftazidime est une cause encore non rapportée jusqu’ici de pseudo-maladie sérique, pour laquelle l’utilisation de l’aztréonam en alternative doit être déconseillée.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Allergie médicamenteuse, Aztréonam, Ceftazidime, Pseudo-maladie sérique
Plan
☆ | Les illustrations et tableaux liés aux abstracts sont disponibles à l’adresse suivante : https://doi.org/10.1016/j.annder.2019.09.196. |
Vol 146 - N° 12S
P. A151-A152 - décembre 2019 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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