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Prise en charge thérapeutique du DRESS : audit de pratique - 20/11/19

Doi : 10.1016/j.annder.2019.09.195 
C. Brin , C. Bernigaud, C. Hua, T.-A. Duong, O. Gaudin, P. Wolkenstein, O. Chosidow, S. Oro
 Dermatologie, hôpital Henri-Mondor, Créteil, France 

Auteur correspondant.

Résumé

Introduction

Le traitement du DRESS est mal codifié. La corticothérapie générale (CTG) est réservée aux formes graves et les dermocorticoïdes (DC) aux formes mineures ou modérées. Une CTG est souvent initiée en 1re intention en ville ou dans des centres non experts mais peut être responsable de complications (effet rebond, DRESS chronique).

Le but de cette étude était d’étudier si le relais rapide d’une CTG initiale par DC était associé ou non à un risque d’évolution défavorable du DRESS.

Matériel et méthodes

Nous avons conduit une étude rétrospective monocentrique incluant les DRESS de score Regiscar4 (probable ou certain) hospitalisés entre 2012 et 2018. Les critères de sévérité de l’essai « DRESS-CODE » NCT01987076, définissant les DRESS mineurs, modérés ou sévères, étaient utilisés à l’admission. Nous avons recueilli dans les dossiers : âge, sexe, médicament imputable, prise en charge avant transfert, données cliniques, biologiques, traitement (CTG ou DC).

Résultats

Quatre-vingt-onze patients ont été inclus, 58 venus d’emblée sur site et 33 adressés (Annexe A). Une CTG était instituée dans 20 cas (22 %) : 9 avec DRESS sévère à l’admission et 11 pour aggravation sous DC. L’évolution a été favorable dans 87 cas (95,6 %), 3 (3,3 %) ont été transférés en réanimation et 2 (2,2 %) sont décédés.

Parmi les 33 adressés, 27 avaient reçu une CTG avant transfert (durée et dose moyenne de 6jours à 40mg/j, un bolus n=8). À l’admission, 4 étaient évalués sévères, motivant la poursuite de la CTG, et 23 mineurs/modérés, relayés par DC dans 21 cas (2 mis sous CTG dans « DRESS-CODE »).

Parmi ces 21 cas, l’évolution était favorable dans 17 et défavorable dans 4 (aggravation rapide du DRESS), justifiant la reprise d’une CTG. L’analyse des données initiales avant transfert montrait que dans les 17 cas favorables, le DRESS était initialement mineur ou modéré, de délai diagnostique court et pris en charge en ambulatoire. Dans les 4 cas défavorables, le DRESS était initialement grave (n=3) ou sur terrain fragile (n=1), de délai diagnostique long et ayant motivé une hospitalisation avant transfert (Annexe A).

Discussion

Dans notre série, 1/3 des patients ont reçu une CTG préalable au transfert, soulignant la fréquente prescription de la CTG en ville devant un exanthème « allergique ». Une analyse fine des données clinicobiologiques initiales est indispensable permettant, si rassurantes (biologie, prise en charge ambulatoire, délai diagnostique court), une réévaluation de la CTG avec un relais par DC. En revanche, en cas de terrain fragile, de gravité clinicobiologique, d’une première hospitalisation, de long délai diagnostique, le risque de rebond et d’aggravation après relais DC est élevé et justifie de poursuivre la CTG.

Conclusion

Les manifestations initiales du DRESS doivent guider la réévaluation d’un traitement initié en ville ou à l’hôpital. Des critères de sévérité consensuels doivent être établis. La CTG devant un exanthème « allergique » ne devrait pas être systématique.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

Mots clés : Corticothérapie, DRESS, Thérapeutique, Toxidermie


Plan


 Les illustrations et tableaux liés aux abstracts sont disponibles à l’adresse suivante : https://doi.org/10.1016/j.annder.2019.09.195.


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Vol 146 - N° 12S

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