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Pustulose palmoplantaire unilatérale sous avélumab - 20/11/19

Doi : 10.1016/j.annder.2019.09.198 
F.M. Marsan 1, , S. Hiret 2, M. Saint Jean 2, L. Peuvrel 2
1 Dermatologie, CHU, Nantes 
2 Oncologie médicale, institut de cancérologie de l’Ouest, Saint-Herblain, France 

Auteur correspondant.

Résumé

Introduction

Lavélumab est un inhibiteur de PD-L1 indiqué dans le carcinome de Merkel métastatique après échec de la chimiothérapie. Il est actuellement en cours d’évaluation dans de multiples tumeurs. De rares cas de toxicité cutanée sont décrits chez moins de 10 % des patients : rash, xérose et prurit. Nous rapportons le premier cas de pustulose palmoplantaire unilatérale apparue sous avelumab.

Observations

Une patiente sans antécédent dermatologique consultait suite à l’apparition récente d’un placard pustuleux plantaire gauche. Elle était traitée par avelumab en 1ère ligne pour un carcinome épidermoïde bronchique métastatique pulmonaire et ganglionnaire médiastinal, stabilisé sous traitement. Elle avait comme autres antécédents un accident ischémique transitoire, traité par clopidogrel. Elle signalait à 6 mois du début de l’avelumab, un prurit diffus, puis à 10 mois, l’apparition d’un placard plantaire gauche érythémateux bien limité recouvert d’une vingtaine de pustules, avec bordure squameuse, de 7×7,5cm sans amélioration sous émollients. Devant une suspicion de dermatophytie, un traitement par econazole était appliqué pendant 4 mois sans efficacité. Les prélèvements mycobactériologiques restaient négatifs à deux reprises. La biopsie cutanée montrait un aspect de dermatose eczématiforme aspécifique. Dans l’hypothèse d’une pustulose palmoplantaire inflammatoire possiblement aggravée par l’avelumab, elle recevait 2 mois de Diprosone® puis 5 mois de Diprolène®, sans efficacité. Une plaque similaire de la main droite apparaissait 16 mois plus tard. Amélioration modérée notée après 3 mois de Daivobet® sous occlusion avec diminution de l’érythème et quasi-disparition des pustules. L’avélumab, arrété récemment, était poursuivi 41 mois au total jusqu’à progression tumorale avec persistance de la pustulose.

Discussion

Nous rapportons le premier cas de pustulose palmoplantaire sous anti-PD-L1. Un seul cas a été rapporté sous nivolumab, précoce, bilatéral, associé à un psoriasis cutané typique. De rares cas d’apparition ou de poussées de psoriasis ont été rapportés sous avelumab (0,3 %). L’aspect clinique de notre patiente n’était pas évocateur d’un psoriasis pustuleux palmoplantaire. Il pourrait donc s’agir d’une forme induite par l’anti-PD-L1. La physiopathologie des toxicités cutanées après inhibition de PD-1/PD-L1 est mal comprise. Elles pourraient être secondaires au ciblage aberrant d’antigènes dermiques par des lymphocytes T activés et à une possible réaction croisée contre la peau normale. La voie de signalisation Th1/Th17 pourrait être impliquée et semble étayée par un cas de rash rapporté sous avelumab avec récidive ultérieure sous un autre anti-PD1.

Conclusion

Nous rapportons un premier cas de pustulose palmoplantaire unilatérale, lentement progressive, survenue après 22 cures d’avelumab pour un cancer pulmonaire métastatique. Cette pustulose est probablement d’origine inflammatoire, possiblement induite par l’anti-PD-L1.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

Mots clés : Avélumab, Cancer pulmonaire, Pustulose palmoplantaire


Plan


 Les illustrations et tableaux liés aux abstracts sont disponibles à l’adresse suivante : https://doi.org/10.1016/j.annder.2019.09.198.


© 2019  Publié par Elsevier Masson SAS.
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Vol 146 - N° 12S

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