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Pustulose exanthématique aiguë généralisée récidivante induite par l’énoxaparine : 2 observations - 20/11/19

Doi : 10.1016/j.annder.2019.09.197 
H. Assier , G. Gener, O. Gaudin, P. Wolkenstein, O. Chosidow, S. Oro
 Dermatologie, hôpital Henri-Mondor, Créteil, France 

Auteur correspondant.

Résumé

Introduction

Les hypersensibilités retardées aux héparines et dérivés les plus fréquentes sont les éruptions eczématiformes au site d’injection sous-cutanée. Seuls 2 cas de toxidermies sévères ont été rapportés dans la littérature. Nous rapportons 2 cas de PEAG à l’énoxaparine explorés par tests allergologiques et discutons les allergies croisées au sein de ces anticoagulants injectables.

Observations

Cas 1 : une femme de 74 ans consultait pour exploration allergologique d’une PEAG à j3 d’une chirurgie digestive pour laquelle elle avait reçu névopam, ketoprofen, tramadol, phloroglucinol, pantoprazole et énoxaparine. Tous les produits imputables étaient testés avec patch-tests (PT) et IDR lu à J3. Devant des IDR ++ à l’énoxaparine, une évaluation large des héparines et dérivés était réalisée, montrant une polysensibilisation (Annexe A). La patiente rapportait un antécédent similaire 13 ans auparavant en post-chirurgical (prise d’anticoagulant supposée). Cas 2 : une femme de 74 ans consultait pour exploration d’une PEAG à j2 d’une introduction de bisoprolol et énoxaparine pour troubles du rythme. Les tests étaient négatifs pour le bisoprolol mais positifs en IDR pour plusieurs héparines et dérivés (Annexe A). Elle rapportait un épisode similaire 3 ans avant où l’énoxaparine était parmi les suspects.

Discussion

Nous rapportons 2 PEAG à l’énoxaparine, prouvées par la positivité des tests et une histoire antérieure évocatrice de récidive. Seuls deux cas de toxidermies sévères aux héparines de bas poids moléculaires (HBPM) sont publiés : un DRESS (femme de 50 ans) à l’énoxaparine sans exploration allergologique et une PEAG (homme de 45 ans) à la daltéparine, avec réactivation de la toxidermie lors des tests (Annexe A). En cas de réaction locale à ces anticoagulants injectables, des explorations allergologiques sont recommandées, incluant PT et IDR à lecture tardive, car les lésions peuvent devenir invalidantes et se généraliser, et ce malgré un changement d’anticoagulant et une corticothérapie locale. L’énoxaparine, responsable de nos 2 PEAG, est la molécule la plus souvent mise en cause. Une métanalyse a montré que les allergies croisées entre héparines et dérivés sont quasi constantes (93 %), aussi bien entre héparines (non fractionnées et HBPM) qu’entre héparines et héparinoïdes de synthèse. Elles sont beaucoup plus rares avec le fondaparinux souvent proposé comme alternative, mais après réalisation de tests (allergies croisées rares mais possibles). L’héparine sodique est une autre alternative efficace mais plus contraignante car intraveineuse. Cependant, elle peut être tolérée alors même alors que les tests cutanés sont positifs.

Conclusion

Les héparines et dérivés sont largement prescrits et à tort souvent négligés dans les enquêtes médicamenteuses des toxidermies. Ils doivent être inclus dans une exploration allergologique large afin de proposer des alternatives.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

Mots clés : Anticoagulant, Énoxaparine, PEAG, Tests cutanés


Plan


 Les illustrations et tableaux liés aux abstracts sont disponibles à l’adresse suivante : https://doi.org/10.1016/j.annder.2019.09.197.


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Vol 146 - N° 12S

P. A152 - décembre 2019 Retour au numéro
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