Réaction photoallergique lichénoïde induite par la midostaurine - 20/11/19
Résumé |
Introduction |
Nous rapportons le premier cas de photo allergie induite par de la midostaurine (M) (inhibiteur de protéine kinase IPK) chez une patiente présentant une mastocytose systémique avancée.
Observations |
Patiente âgée de 79 ans ayant présenté en mars 2019 une éruption photo distribuée vingt-quatre heures après une promenade par temps ensoleillé. L’anamnèse récente retrouvait l’introduction de M deux mois auparavant.
L’examen clinique montrait une éruption érythémato-violacée, papuleuse, prurigineuse des zones photo-exposées (visage, cou, décolleté, dos des mains et dos des pieds), limitée par la chevelure, les vêtements, la zone sous la montre et les chaussures, avec respect des zones d’ombres (sillons nasogéniens, plis rétro-auriculaire, zone sous mentonnière). L’éruption diffusait en zone couverte (avant-bras et genoux). L’examen histologique des lésions montrait une dermatose lichénoïde. L’exploration photo biologique en avril 2019 sous M. montrait :
– une dose érythémateuse minimale (DEM) UVB Large : 0,14J/cm2 (normale pour le phototype II) ;
– DEM monochromatique à 308 nanomètres (UVB) : 100mJ/cm2, normale ;
– photo test UVA simple (13J/cm2) : positif à 24heures avec un érythrœdème. L’examen histologique du phototest trouvait une dermatose lichénoïde, similaire aux aspects histologiques des lésions spontanées ;
– DEM UVA effondrée : 0,5J/cm2 (normale 15 à 80J/cm2).
Le diagnostic de photo allergie à la midostaurine était évoqué. La M était arrêtée début avril 2019. L’évolution 2 mois après l’arrêt de M (en juin 2019) montrait une disparition de l’éruption photo distribuée associée à l’apparition de lésions maculeuses hyperpigmentées post-inflammatoires du dos des mains et du dos des pieds. La DEM UVA était normalisée (supérieure à 13J/cm2). Le diagnostic de photo allergie lichénoïde à la midostaurine était confirmé sur les éléments cliniques, chronologqiues, histologiques et photobiologiques (disparition de l’éruption photodistribuée et normalisation de la DEM UVA deux mois après l’arrêt de M).
Discussion |
Nous rapportons le premier cas de photo allergie à M avec photosensibilité dans l’UVA. Aucun cas n’a été rapporté à ce jour dans la littérature. Un cas de phototoxicité liée à M avait été observé (Ref : Poster no P399, JDP 2017, Paris). Cependant la phototoxicité induite par d’autres inhibiteurs de protéine kinase (imatinib, vemurafenib, vandétanib) est bien connue avec un spectre de la photosensibilité dans l’UVA.
Conclusion |
Une photoprotection externe stricte doit être mise en place chez tout patient prenant de la midostaurine.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Midostaurine, Photoallergie, Réaction lichénoïde
Plan
☆ | Les illustrations et tableaux liés aux abstracts sont disponibles à l’adresse suivante : https://doi.org/10.1016/j.annder.2019.09.200. |
Vol 146 - N° 12S
P. A153-A154 - décembre 2019 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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