La pustulose exanthématique aiguë localisée (PEAL) est une entité rare décrite par Prange et al. en 2005 comme une forme localisée de pustulose exanthématique aiguë généralisée (PEAG). Nous décrivons une observation de PEAL familiale induite par le contact avec une plante (Hordeum murinum L).

Une fillette âgée de 12 ans, sans antécédents pathologiques notables, consultait dans le service de dermatologie devant l’installation brutale d’un œdème inflammatoire de la face parsemé de nombreuses lésions pustuleuses millimétriques, blanchâtres, superficielles, non folliculaires et confluentes par endroits. À l’examen clinique, elle était apyrétique et en bon état général. Son frère présentait également un œdème inflammatoire atténué de la face, surmonté de quelques pustules. L’interrogatoire, révélait l’absence de prise médicamenteuse récente. Les deux enfants manipulaient une plante (Hordeum murinum L) 48heures avant l’apparition de l’éruption faciale. Biologiquement, il existait une hyperleucocytose à 11 000/mm³ dont 9000 neutrophiles (PNN) et une CRP inférieure à 5mg/L. Les prélèvements bactériologiques et mycologiques d’une pustule étaient négatifs. L’enfant recevait 3 injections intramusculaires de dexamethasone (Unidex® 4mg) avec une régression complète de l’œdème facial.

La PEAL est une variante rare de la PEAG, réalisant une topographie limitée. Seulement une vingtaine de cas ont été rapportés dans la littérature. La majorité des cas étaient d’origine médicamenteuse. Dans une série tunisienne, six cas pédiatriques de PEAL localisée au niveau de la face à survenue printanière ont été rapportés, suggérant l’exposition à des substances aéroportées d’origine végétale. Le contact avec une plante a été identifié dans un cas induit par Thapsia garganica et un autre cas induit par la moutarde des champs (Sinapis arvensis). Notre observation constitue alors un nouveau cas de PEAL de contact avec une plante (Hordeum murinum L) qui est une plante herbacée annuelle originaire des régions tempérées de l’Ancien Monde et appartenant à l’espèce de plantes monocotylédones. Notre observation est particulière par son caractère familial suggérant une composante génétique. Ce qui rappelait l’hypothèse attestant que les porteurs de mutations du gène IL-36 seraient plus disposés à développer une pustulose exanthématique aiguë généralisée et qui reste à vérifier ultérieurement par des études.

Nous décrivons un cas original de PEAL familiale induite par le contact avec une plante (Hordeum murinum L).