Pemphigus superficiel induit par l’imatininb - 20/11/19
Résumé |
Introduction |
L’imatinib inhibe la protéine TK des récepteurs KIT en entrant en compétition avec l’ATP (adénosine triphosphate). Il est indiqué dans les tumeurs type GIST métastatiques ou comme traitement adjuvant dans les GIST à haut risque de récidive. Ses effets secondaires digestifs sont fréquents. Ceux cutanés, également avec des rashs, des prurits, et des œdèmes. Notre observation s’attachera à montrer un nouvel effet secondaire dermatologique peu connu.
Observations |
Un homme de 83 ans était pris en charge pour une tumeur de type GIST iléale réséquée en 2016 mais à haut risque de récidive traitée par imatininb 400mg/jour à partir de mars 2017. À 3 mois de l’introduction, le patient présentait une éruption prurigineuse débutant au tronc ainsi qu’aux membres inférieurs s’étendant secondairement au cuir chevelu et aux membres supérieurs. Les muqueuses étaient respectées, l’éruption était constituée de plaques érythémato-squameuses parfois croûteuses ; certaines lésions paraissaient érosives avec un signe de Nikolsky présent après grattage à la curette. L’histologie de la biopsie cutanée montrait un clivage intraépidermique superficiel sous-corné associé à une acantholyse épidermique dans la couche granuleuse. L’Immunofluorescence directe (IFD) était positive avec un marquage en maille de filet en IgG et en C3 des couches superficielles de l’épiderme sans dépôt d’IgA ou d’IgM. Les anticorps anti-desmogléine 1 étaient positifs (> 200) à l’immunofluorescence indirecte (IFI), et les anticorps anti-desmogléine 3 étaient négatifs. Un TEP scanner éliminait un pemphigus paranéoplasique du fait de sa négativité. Le diagnostic de pemphigus superficiel séborrhéique induit à l’imatininb était retenu avec une imputabilité intrinsèque et extrinsèque compatible. L’imatininb était suspendu deux ans après le début de l’éruption dans le cadre d’un GIST à haut risque de récidive. Six semaines après l’interruption de l’imatininb, nous observions une diminution des lésions et de l’infiltration cutanée, avec l’amélioration du prurit ressenti par le patient. Une corticothérapie orale à 0,5mg/kg/j était introduite.
Discussion |
Le pemphigus superficiel séborrhéique est une forme limitée de pemphigus foliacé. Il existe un seul cas dans la littérature, d’un homme de 59 ans traité pour un GIST métastatique (foie) qui a présenté un pemphigus foliacé induit à 4 mois d’imatinib avec, comme dans notre cas, un clivage intraépidermique à l’histologie et une IFD positive en IgG et C3. Une résolution de la symptomatologie a eu lieu après l’arrêt de l’imatinib et introduction d’une corticothérapie générale à 20mg/j et azathioprine à 50mg/j.
Il a été observé, dans un autre cas, un pemphigus à IgA après 6 semaines d’imatininb à 400mg/j chez une femme de 45 ans présentant une leucémie myéloïde chronique. Le pemphigus à IgA s’est résolu après 4 semaines de dapsone.
Conclusion |
En résumé, à notre connaissance, il s’agit du deuxième cas dans la littérature de pemphigus superficiel séborrhéique induit par l’imatinib.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : GIST, Imatinib, Pemphigus superficiel séborrhéique
Plan
☆ | Les illustrations et tableaux liés aux abstracts sont disponibles à l’adresse suivante : http ://dx.doi.org/10.1016/j.annder.2019.09.226. |
Vol 146 - N° 12S
P. A166-A167 - décembre 2019 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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