Carcinome épidermoïde métastatique chez un patient greffé rénal avec antécédent de rejet de greffe : efficacité d’un traitement par nivolumab - 20/11/19
Résumé |
Introduction |
Le nivolumab est l’un des traitements de première intention du mélanome non résécable stade III et métastatique stade IV. Récemment une immunothérapie, le cemiplimab, a obtenu l’ATU pour les carcinomes épidermoïdes cutanées localement avancés ou métastatiques après les résultats d’une étude de phase 2.
Les effets secondaires sous immunothérapie sont variés, notamment d’origine auto-immune, faisant craindre chez les patients greffés d’organes un rejet de greffe. Nous rapportons le cas d’un patient greffé rénal traité efficacement par nivolumab pour un carcinome épidermoïde métastatique, sans dégradation de sa fonction rénale, malgré un antécédent de rejet de greffe chronique.
Observations |
Un patient de 59 ans, présentait comme antécédent principal un syndrome d’Alport, pour lequel il avait reçu une première greffe rénale en 1989 puis une seconde en 2010 suite à un rejet de greffe chronique. Son traitement comportait du tacrolimus, de la prednisone et du mycophénolate mofétil. Ce patient immunodéprimé présentait plusieurs carcinomes épidermoïdes cutanés traités chirurgicalement ; le dernier au niveau du bras droit se compliquait de métastases sous-cutanées, ganglionnaires et pulmonaires en février 2017. Un traitement de première ligne par carboplatine était alors débuté mais compliqué de thrombopénie sévère dès la première cure. Après arrêt de la carboplatine, le patient recevait 23 cures de cétuximab sans efficacité. Un traitement par nivolumab était alors proposé hors AMM. La réunion pluridisciplinaire de néphrologie donnait son accord après information du patient sur le risque élevé de rejet de greffe sous immunothérapie, risque accepté par le patient. Le traitement était débuté en avril 2018, et au bout de 22 cures de nivolumab tous les quinze jours le patient était en rémission complète avec un dernier PET scanner normal en février 2019. La créatinine était surveillée de façon hebdomadaire et aucune altération de la fonction rénale n’était constatée au cours du suivi.
Conclusion |
Le traitement par nivolumab a permis une rémission complète chez notre patient au bout de 22 cures. Le traitement des carcinomes épidermoïdes métastatiques par immunothérapie fait actuellement l’objet d’études afin de confirmer cette efficacité. Dans notre cas, malgré l’antécédent de rejet de greffe chronique, l’évolution de la fonction rénale sous nivolumab est restée satisfaisante. Une contre-indication à une immunothérapie chez les patients greffés ne devrait pas être systématique. Néanmoins des observations de rejet de greffe sous immunothérapie ont été décrites et incitent à la prudence, nécessitant une décision pluridisciplinaire au cas par cas.
Il s’agit, à notre connaissance, du premier cas décrit de rémission complète sous nivolumab d’un carcinome épidermoïde métastastique chez un patient greffé rénal avec antécédent de rejet de greffe.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Carcinome épidermoïde, Greffe rénale, Nivolumab
Plan
Vol 146 - N° 12S
P. A168 - décembre 2019 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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