Alopécie frontale fibrosante (AFF) et lichen plan pilaire (LPP) : étude histologique et phénotypique - 20/11/19
Résumé |
Introduction |
L’alopécie frontale fibrosante (AFF) est une alopécie cicatricielle d’incidence croissante, affectant principalement les femmes ménopausées. Elle est caractérisée par une alopécie en bande de la ligne frontale. Son étiologie est inconnue. L‘histologie et la présentation clinique évoquent une forme particulière de lichen plan pilaire (LPP) et leurs physiopathologies, proches, sont discutées dans la littérature. Afin de mieux caractériser ces deux entités, nous avons étudié leurs aspects histologiques et analysé par immunohistochimie et cytométrie en flux, les populations cellulaires impliquées dans ces deux entités.
Matériel et méthodes |
Il s’agit d’une étude monocentrique, comparative, intergroupe, incluant : 12 femmes atteintes d’AFF d’âge médian 68 ans (46–73), 12 femmes atteintes de LPP d’âge médian 68 ans (46–73), 12 femmes témoins, d’âge médian 54 ans (46–72), de phototype apparié. Deux biopsies cutanées de 2,5mm étaient pratiquées pour chaque patiente dans les 3 groupes. Une biopsie était incluse en paraffine pour l’analyse histologique et immunohistochimique, la seconde était incubée en milieu de culture pour une analyse lymphocytaire ex vivo en cytométrie en flux.
Résultats |
En histologie on observait un infiltrat lymphocytaire périfolliculaire significatif (p<0,01), une fibrose périfolliculaire significative (p<0,001 AFF et LPP) et des colonnes fibreuses plus nombreuses dans les AFF (p<0,0001) et LPP (p<0,01) par rapport aux contrôles. En immunohistochimie, l’infiltrat était constitué surtout de lymphocytes CD3+. Ce taux était significativement supérieur aux témoins chez les AFF (p<0,001) et LPP (p<0,01) et significativement supérieur dans les AFF comparé aux LPP (p<0,05). Le ratio moyen des cellules CD4+/CD8+ était de 2,8 (AFF) et 2,5 (LPP) et le taux de lymphocytes T CD8+ était significativement augmenté (p<0,02) par rapport aux contrôles (pratiquement sans CD8). Le taux de cellules CD68 était multiplié par un facteur 2 dans les AFF (p<0,01) et 1,9 dans les LPP (p<0,001) par rapport aux contrôles. À noter, le nombre de mastocytes CD117+ 2,25 fois plus élevé dans les AFF que dans les LPP (p<0,01).
Ex vivo, ces différences étaient confirmées, avec des pourcentages de T CD8+ supérieurs dans les AFF et LPP par rapport aux contrôles (augmentation respective de 1,7 et 1,3) avec une expression significative de CD183+ (récepteur chimiokine) sur les CD8+ et un ratio de cellules NK très supérieur (augmentation respective de 3,8 et 2) dans les AFF et LPP comparés aux contrôles. Le ratio moyen des cellules CD4+/CD8+ était de 2,4 (AFF) et 2,9 (LPP) ex vivo.
Conclusion |
Nos résultats montrent de faibles différences histologiques entre AFF et LPP mais permettent de mieux préciser la nature différente des infiltrats en caractérisant certaines populations cellulaires. L’analyse fonctionnelle de ces populations pourrait ouvrir sur de nouvelles approches pharmacologiques.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Alopécie, Alopécie frontale fibrosante, Lichen, Lymphocytes
Plan
Vol 146 - N° 12S
P. A198-A199 - décembre 2019 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
L’accès au texte intégral de cet article nécessite un abonnement.
Déjà abonné à cette revue ?