Alopécie frontale fibrosante et comorbidités : série de 22 cas - 20/11/19
Résumé |
Introduction |
L’alopécie fibrosante frontale (AFF) est une alopécie cicatricielle lymphocytaire dont l’étiopathogenèse reste inconnue. Certaines comorbidités ont été associées avec l’AFF, mais la littérature existante est limitée à des études rétrospectives et des rapports de cas.
Objectif |
Analyser la fréquence des comorbidités associées à l’AFF.
Matériel et méthodes |
Une étude prospective était réalisée dans le service de dermatologie du CHU Hassan II de Fès, sur une période de 3 ans. Étaient inclus tous les patients présentant une AFF diagnostiquée cliniquement et dermoscopiquement avec confirmation histologique. Les patients qui avaient d’autres alopécies concomitantes étaient exclus. Le diagnostic des pathologies cutanées associées était réalisé cliniquement par un dermatologue expérimenté, avec confirmation histologique si nécessaire. Le traitement ciblait à la fois l’AFF et la pathologie associée.
Résultats |
Parmi 43 patients ayant une AFF, 22 avaient des comorbidités, tous de sexe féminin. Leur moyenne d’âge était de 48 ans. Ces patientes étaient en préménopause dans 58,5 % des cas. Le délai de diagnostic était de 5 ans. Une biopsie cutanée guidée par dermoscopie confirmait le diagnostic de LPP dans sa variante AFF dans tous les cas.
Les dermatoses associées étaient : lichen pigmentogène 72 %, dysthyroïdie 22,7 %, rosacée 10 %, lupus discoïde 20 %, urticaire 10 %, pemphigoïde bulleuse 10 %. Les traitements utilisés étaient les corticostéroïdes topiques, le tacrolimus, les cyclines, le finastéride par voie orale et l’hydroxychloroquine. Ce dernier était pourvoyeur d’aggravation de la pigmentation du lichen pigmentogène. L’évolution était bonne dans la majorité des cas avec une stabilisation de la maladie.
Discussion |
Plusieurs maladies auto-immunes ont été associées à l’AFF, et décrites dans la littérature comme le vitiligo, le lichen pigmentogène, le lupus discoïde, la rosacée, le syndrome de Sjögren, lichen plan cutané et la sclérodermie, suggérant un mécanisme auto-immun dans la pathogenèse des AFF. Certains auteurs postulent que LPP représente un trouble auto-immun spécifique caractérisé par une réaction immunitaire à médiation cellulaire contre les kératinocytes folliculaires. Ils suggèrent de réaliser un bilan minimal à la recherche des associations, d’autant plus que dans certains cas le traitement diffère. Dans notre étude, le lichen pigmentogène était le plus associé ce qui rejoint les données des publications concernant l’AFF des peaux foncées.
Conclusion |
Bien que peu d’études se sont intéressées à étudier l’association de l’AFF à d’autre dermatose ou pathologies auto-immunes, il est important de les chercher chez un patient porteur d’une AFF ; ceci présente un impact important sur le traitement mais aussi sur le pronostic.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Alopecie frontale fibrosante, Auto-immunité, Lichen plan pilaire
Plan
Vol 146 - N° 12S
P. A199 - décembre 2019 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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