Étude anatomoclinique et immunohistochimique d’une tumeur dérivant des glandes ano-génitales de type mammaire : l’hidradénome papillifère - 20/11/19
Résumé |
Introduction |
L’hidradénome papillifère (HP) est la tumeur bénigne la plus fréquente de la région ano-génitale chez la femme. Nous avons effectué une étude anatomoclinique monocentrique rétrospective afin d’en préciser les caractéristiques cliniques, histologiques, immunohistochimiques et de souligner les similitudes avec les tumeurs mammaires.
Matériel et méthodes |
Les cas d’hidradénomes papillifères du laboratoire de dermatopathologie de Strasbourg (1977–2017) ont été inclus et analysés en coloration hématoxyline-éosine et avec différents immunomarquages. Le diagnostic était retenu lorsqu’il existait des zones tubulaires et des zones papillaires, avec un revêtement constitué de cellules luminales cylindriques et de cellules périphériques myo-épithéliales (Annexe A).
Résultats |
Nous avons inclus 32 cas concernant uniquement des femmes, d’âge moyen 49 ans. La localisation préférentielle était vulvaire (67 %) et périanale (25 %). La taille variait de 3mm à 25mm. Il s’agissait de tumeurs uniques non ulcérées, de couleur chair, pouvant mimer un kyste. Nous avons identifié plusieurs variantes morphologiques à l’histologie. Trois HP avaient une architecture proche d’un adénome tubulaire apocrine, 3 d’un cystadénome apocrine ; 9 HP étaient connectés à l’épiderme, avec acanthose hyperplasique dans 3 cas et infiltrat inflammatoire dermique, se rapprochant d’un syringocystadénome papillifère. Seize HP ne comportaient pas d’atypies cytologiques ou architecturales. Des similitudes avec la pathologie tumorale mammaire se manifestaient par une hyperplasie des cellules luminales (6 cas), un taux de mitoses élevé (4 cas) et des atypies nucléaires (3 cas). Des glandes ano-génitales de type mammaire étaient trouvées à proximité de 10 HP (Annexe A). Les cellules myo-épithéliales exprimaient l’actine muscle lisse et p63, et les cellules luminales exprimaient CK7, CK8, EMA, et plus focalement Ber-EP4, CD117, PHLDA1.
Discussion |
Van der Putte, en 1991, suggère que les HP se développent à partir de glandes ano-génitales de type mammaire, et non pas à partir des glandes sudorales apocrines. Des analogies avec les tumeurs mammaires ont été signalées à plusieurs reprises par la suite, avec notamment une hyperplasie des cellules luminales, parfois atypiques, sans qu’il s’agisse d’un critère de malignité. L’interprétation histologique des HP, en particulier en cas de doute avec une transformation maligne, doit être faite avec prudence, et de manière comparative avec les tumeurs mammaires.
Conclusion |
Notre étude a mis en évidence une diversité d’architecture et de morphologie cellulaire, parfois au sein d’une même tumeur, identique à celle rencontrée en pathologie mammaire. Les caractéristiques immunohistochimiques des HP sont identiques à celles des glandes ano-génitales de type mammaire, ce qui justifie l’appellation d’adénome des glandes ano-génitales de type mammaire.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Glande ano-génitale de type mammaire, Hidradénome papillifère
Plan
☆ | Les illustrations et tableaux liés aux abstracts sont disponibles à l’adresse suivante : https://doi.org/10.1016/j.annder.2019.09.295. |
Vol 146 - N° 12S
P. A201 - décembre 2019 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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