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Eczéma des mamelons responsable d’une galactocèle par hyperprolactinémie mécanique - 20/11/19

Doi : 10.1016/j.annder.2019.09.314 
K. Chassain , A. Vrignaud, E. Cesbron, C. Bara-Passot, H. Maillard
 Dermatologie, centre hospitalier, Le Mans, France 

Auteur correspondant.

Résumé

Introduction

L’eczéma du mamelon est une topographie connue de la dermatite atopique, provoquant douleur et retentissement fonctionnel majeurs. L’hyperprolactinémie se définit par un taux supérieur à 25ng/mL. Ses étiologies sont : maladies ou tumeurs hypophysaires et hypothalamiques, et causes médicamenteuses. Ses signes cliniques sont dominés par la dyade aménorrhée-galactorrhée. L’hyperprolactinémie réactionnelle à la stimulation externe mamelonnaire est physiologique et permet les sécrétions lactées : le stimulus de l’allaitement conduit à la sécrétion de prolactine par activation du nerf vague. Chez les femmes non allaitantes, ce stimulus peut également provoquer une hyperprolactinémie réactionnelle. Nous décrivons le cas d’une femme de 48 ans présentant un eczéma atopique des mamelons responsables d’une galactorrhée par hyperprolactinémie réactionnelle, compliquée d’une galactocèle.

Observation

Une femme ménopausée de 48 ans présentait une dermatite atopique active, sans traitement systémique. Elle avait des lésions persistantesd’eczéma des mamelons, évoluant depuis plus de 6 mois.

On observait des lésions crouteuses jaunâtres, avec suintement d’un liquide lactescent provenant des pores des canaux galactophores, et on palpait une lésion nodulaire centimétrique du sein droit. L’examen anatomopathologique sur biopsie cutanée de la région péri-aréolaire droite objectivait l’eczéma chronique, sans signe de surinfection bactérienne ou mycosique. Une mammographie et une échographie mammaire bilatérales trouvaient un micro-nodule pseudo-kystique en faveur d’une galactocèle centimétrique sous-aréolaire droite. L’examen était classé ACR2. Le bilan biologique montrait une hyperéosinophilie à 1,8 G/L et une hyperprolactinémie à 93,10ng/mL. L’exploration des axes hypotalamo-hypophysaires (TSH, T3, T4, Estradiol, FSH, LH, Cortisol, ACTH) était normale. Une IRM cérébrale centrée sur l’hypophyse éliminait un macroadénome hypophysaire. Le traitement par dermocorticothérapie forte a permis une rémission complète de l’eczéma mamelonnaire, et l’arrêt total de la galactorrhée. On objectivait après 72h de traitement une baisse de la prolactinémie à 37,6μg/L, et après 15jours un taux normalisé à 22,90μg/L.

Discussion

La galactocèle est une complication classique de la période d’allaitement, et n’est pas source d’inquiétude clinique dans ce contexte. Des cas de galactocèle sur galactorrhée et hyperprolactinémie secondaires à un prolactinome ont été décrits, mais aucun cas secondaire à une dermatose du mamelon. Nous décrivons le premier cas d’eczéma des mamelons ayant entrainé l’apparition d’une galactocèle, par galactorrhée secondaire à une hyperprolactinémie réactionnelle.

Conclusion

L’apparition d’une galactorrhée ou d’une hyperprolactinémie chez une patiente non allaitante doit faire rechercher et traiter une affection cutanée locale, tel un eczéma stimulant la zone mamelonnaire.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

Mots clés : Eczéma des mamelons, Galactocèle, Hyperprolactinémie


Plan


 Les illustrations et tableaux liés aux abstracts sont disponibles à l’adresse suivante : https://doi.org/10.1016/j.annder.2019.09.314.


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Vol 146 - N° 12S

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