L’érythème annulaire centrifuge récidivant post-angine est une entité récemment individualisée chez deux patientes adultes. Nous rapportons un nouveau cas chez un enfant.

Un enfant âgé de 3 ans, sans antécédents pathologiques notables, était adressé à notre consultation pour des lésions érythémateuses d’évolution centrifuge évoluant par poussées depuis 2 mois dont la dernière remontait à 5jours. À l’examen dermatologique, on notait de multiples plaques maculopapuleuses érythémateuses annulaires à bordure polycyclique et à centre légèrement pigmenté. Ces lésions, qui sont de tailles différentes, siégeaient au niveau des cuisses, de l’avant-bras droit, du poignet droit et du visage. L’examen oto-rhino-laryngologique objectivait une angine érythémateuse. Le reste de l’examen, en particulier cardiaque, ostéoarticulaire et neurologique, était sans anomalies. La reprise de l’interrogatoire révélait la notion d’une angine qui précédait toujours ces poussées. Les explorations paracliniques biologiques étaient normales hormis un taux élevé d’ASLO. En traitant uniquement l’angine, les lésions cutanées disparaissaient.

L’érythème annulaire centrifuge récidivant post-angine est une entité récemment décrite par Elfatoiki et al. en 2014. Ils rapportaient deux cas de femmes adultes qui présentaient des épisodes récidivants de lésions annulaires centrifuges succédant à une angine streptococcique, comme notre patient. La récidive de lésions cutanées annulaires centrifuges après des épisodes d’angine, le taux élevé d’ASLO étaient plus en faveur d’un érythème marginé dans le cadre d’un rhumatisme articulaire aigu post-streptococcique. Toutefois, selon Elfatoiki et al., l’absence d’arthralgies, d’atteinte cardiaque et de syndrome inflammatoire biologique font suggérer le diagnostique de cette entité récente.

Quoique la place nosographique exacte de cette éruption annulaire récidivante post-streptococcique reste incertaine, le tableau présenté par notre patient cadrait bien avec ce diagnostic.