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La capacité de production de biofilm des souches de Cutibacterium acnes dépend plus du type SLST que de l’origine clinique - 20/11/19

Doi : 10.1016/j.annder.2019.09.324 
M.-A. Dagnelie 1, , L. Ruffier-Depenoux 2, C. Frénard 1, A. Khammari 1, S. Corvec 3, B. Dréno 1
1 Département de dermatologie, CHU de Nantes, CIC 1413, CRCINA, université de Nantes 
2 Département de bactériologie et hygiène hospitalière, CHU de Nantes 
3 Département de bactériologie et hygiène hospitalière, CHU de Nantes, CRCINA, université de Nantes, France 

Auteur correspondant.

Résumé

Introduction

Cutibacterium acnes est une bactérie commensale cutanée, jouant un rôle majeur dans la physiopathologie de l’acné. Sa population est subdivisée en 6 phylotypes identifiés par typage moléculaire : IA1, IA2, IB, IC, II et III. Une méthode plus fine permet de discriminer des sous-populations au sein même des phylotypes, appelées « types Single-Locus Sequence Typing (SLST) ». Le SLST a permis ainsi d’associer certaines sous-populations de C. acnes, comme A1, à certaines pathologies comme l’acné sévère (AS) du dos. En parallèle, l’impact du biofilm produit par C. acnes dans la physiopathologie de certaines dermatoses reste à établir, comme la Folliculite de Quinquaud (FQ) et l’AS. Le but était de déterminer si le niveau de production du biofilm par C. acnes était lié à la pathologie cutanée ou au type SLST.

Matériel et méthodes

Les souches de C. acnes sélectionnées provenaient soit de FQ soit d’AS du dos et ont été typées par SLST. Nous avons comparé la capacité à produire un biofilm de 2 souches de C. acnes issues de patients atteints d’AS du dos (phylotype IA1, types SLST A1 et D1), et 2 souches issues de FQ (phylotype IA1, types SLST A1 et D1). La production de biofilm a été évaluée par Biofilm RingTest (Biofilm Control®). Elle a permis la détermination d’un indice, appelé BFI (BioFilm Index) inversement proportionnel au niveau de production de biofilm (BFI=0 signifie une forte production de biofilm). Le BFI a été déterminé après 3h (T3) et 6h (T6) d’incubation.

Résultats

Les résultats montrent que la production de biofilm est spécifique au type SLST de C. acnes, et non à l’origine clinique des souches. Parmi les souches testées, nous avons établi un profil de production de biofilm pour les souches SLST A1, quelle que soit l’origine clinique (FQ ou AS), avec des BFI proches à T3h (8,55 et 7,98 respectivement pour les souches AS et FQ). À l’inverse, les souches SLST D1 sont plus productrices, quelle que soit l’origine clinique avec des BFI très inférieurs dès T3h (2,70 et 4,88 respectivement pour les souches AS et FQ).

Discussion

Le rôle du biofilm produit par C. acnes dans l’AS et la FQ demeure mal connu. L’utilisation prolongée d’antibiotiques dans ces contextes est associée à une antibiorésistance croissante conduisant à des échecs thérapeutiques. Nous montrons que la capacité de production de biofilm de différentes souches de C. acnes n’est pas liée à la pathologie cutanée d’où elles ont été isolées mais à leur type SLST. Cela souligne l’intérêt de réaliser des prélèvements bactériologiques et un typage moléculaire des souches de C. acnes, notamment en contexte de maladie associée au biofilm bactérien telle que la FQ mais aussi la maladie de Verneuil. Cela ouvre la perspective d’un futur essai thérapeutique basé sur l’utilisation de molécules anti-biofilm pour traiter certaines dermatoses inflammatoires (AS ou FQ), et ainsi inhiber la production de biofilm provenant de certains types SLST de C. acnes.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

Mots clés : Acné, Antibiorésistance, Cutibacterium acnes


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Vol 146 - N° 12S

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