Pelade et traitement de la dermatite atopique par dupilumab : série de 8 patients - 20/11/19
Résumé |
Introduction |
Le dupilumab est la première biothérapie ayant une autorisation de mise sur le marché (AMM) pour le traitement de la dermatite atopique (DA). À ce jour ont été publiés les cas de seulement 9 patients traités par dupilumab ayant une pelade avant l’institution du traitement ou apparue après le début de celui-ci.
Matériel et méthodes |
Étude retrospective multicentrique, incluant tous les patients adultes traités par dupilumab dans le cadre d’une DA avec une pelade apparue soit avant, soit pendant le traitement.
Résultats |
Huit patients ont été inclus : 4 femmes et 4 hommes, d’âge médian 27,5 ans (21–51). Tous avaient une DA sévère (IGA≥3) ayant débuté dans l’enfance et en échec d’au moins un traitement systémique. Quatre patients avaient une pelade (1 universelle, 1 décalvante totale, 2 en plaques) apparue 1 à 5 ans avant l’institution du dupilumab. Pour 3 de ces patients, on notait une amélioration de la DA. Par contre, aucun des patients n’a eu de repousse pilaire. Les 4 autres patients ont eu une pelade apparue 5 à 10 semaines après l’institution du dupilumab. Aucun d’entre eux n’avait d’antécédent personnel ou familial de vitiligo, de dysthyroïdie ni d’autres maladies auto-immunes. Une seule patiente avait un antécédent de pelade décalvante sévère avec repousse complète sous méthotrexate. On notait une amélioration du score EASI75 pour trois patients. Compte tenu de la survenue de la pelade, le dupilumab avait été systématiquement arrêté. On observait alors une repousse qui était complète pour tous les patients après un suivi de 6 mois.
Discussion |
L’association DA-pelade est fréquente. Les mécanismes physiopathologiques impliqués dans la survenue d’une pelade restent incomplètement connus. Au niveau intracellulaire, la voie des Jak semble jouer un rôle prépondérant. Il est aussi clairement établi qu’une réponse lymphocytaire T de type Th1/Tc1 associée à la production de cytokines inflammatoires (IFN, TNF-alpha), est un élément majeur. Des travaux récents ont, également mis en évidence le rôle de la réponse de type Th2/Tc2 caractérisée par la production d’IL-4, IL-3 et IL-5 (polymorphisme associé aux gènes de l’IL-13 et IL-4, expression importante de l’IL-13 au niveau des peaux lésionnelles et du sérum des patients ayant une pelade).
Conclusion |
La survenue d’une pelade chez des patients traités par dupilumab pour une DA reste un événement rare. Par l’analyse de la littérature et des caractéristiques de nos patients, il ne semble pas se dégager de facteurs prédictifs de survenue ou d’évolution des pelades associées à la DA. L’arrêt du dupilumab s’est soldé pour tous nos patients par une repousse pilaire complète, ce qui tend à accréditer l’hypothèse qu’en inhibant l’IL-13, le dupilumab pourrait bloquer la voie inflammatoire de type Th2 et favoriser une amplification paradoxale de la réponse de type Th1. Pour ce sous-type de patient, cibler d’autres voies inflammatoires pourrait être une alternative à discuter.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Dermatite atopique, Dupilumab, Pelade
Plan
Vol 146 - N° 12S
P. A221-A222 - décembre 2019 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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