Rosacée neurogène unilatérale - 20/11/19
Résumé |
Introduction |
La rosacée est une dermatose faciale inflammatoire chronique. La rosacée neurogène est une variante distincte qui a été récemment individualisée, caractérisée par l’association d’une maladie neurologique aux signes classiques de la rosacée. Nous rapportons un cas de rosacée neurogène chez une patiente atteinte de sclérose en plaques (SEP).
Observation |
Une femme de 38 ans, atteinte de SEP depuis 8 ans, présentait des poussées récurrentes de flush et de papulo-pustules sur un fond d’érythrose. L’examen notait par ailleurs la remarquable délimitation des lésions à l’hémiface gauche, en plus de la présence de mouvements spasmodiques involontaires de la paupière gauche et des muscles faciaux gauches. La biopsie cutanée revenait en faveur d’une rosacée et un examen neurologique spécialisé confirmait le diagnostic de dystonie hémifaciale sous-jacente à la dermatose. Ainsi, le tableau clinique concordait avec une forme particulière de rosacée dite neurogène. Un traitement à base de doxycycline et métronidazole topique prolongé pendant 3 mois permettait une nette amélioration de la dermatose.
Discussion |
La rosacée est une dermatose multiforme à la physiopathogénie complexe, impliquant des éléments inflammatoires, vasculaires et peut-être infectieux. Les avancées récemment accomplies dans ce champ, tendent à souligner le rôle important d’une « inflammation neurogène » dans le déterminisme de la rosacée. La rosacée neurogène est une variante clinique rarement décrite et peut être sous-diagnostiquée. Le tableau clinique associe des symptômes de rosacée à des pathologies neuropsychiatriques variées comprenant migraines, algies et paralysies faciales, tremblements essentiels, dépression et troubles obsessionnels. À notre connaissance, la SEP n’a pas été précédemment associée à la rosacée. Les neuroleptiques et les antidépresseurs seraient efficaces dans cette variante de rosacée en cas d’échec du traitement conventionnel. Une sympathectomie thoracique endoscopique a également été utilisée avec succès dans un cas. La délimitation de la dermatose chez notre patiente à la région anatomique affectée par le trouble neurologique conforte la thèse de l’inflammation neurogène.
Conclusion |
La rosacée neurogène est une entité qui doit être mieux reconnue et suspectée devant une distribution lésionnelle métamérique ou l’association à douleurs/dysesthésies marquées.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Sclérose en plaques, Rosacée neurogène
Plan
Vol 146 - N° 12S
P. A227-A228 - décembre 2019 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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