Manifestations dermatologiques du syndrome de Costello : étude prospective et multicentrique française de 20 patients - 20/11/19
Résumé |
Introduction |
Le syndrome de Costello (SC) est une RASopathie liée à la mutation du gène HRAS. Elle est caractérisée par une dysmorphie faciale, un retard psychomoteur, des anomalies cardiaques et musculo-squelettiques et un risque tumoral augmenté. Les manifestations dermatologiques du SC sont constantes et caractéristiques mais restent peu connues. Les objectifs de l’étude étaient :
– de décrire les manifestations dermatologiques des patients atteints de SC confirmé sur le plan génétique moléculaire ;
– de les comparer aux données exhaustives de la littérature internationale et ;
– d’établir une éventuelle corrélation phénotype-génotype en fonction de la présence ou non de la principale mutation p.G12S du gène HRAS.
Matériel et méthodes |
Il s’agissait d’une étude française réalisée entre 2012 et 2018, prospective, multicentrique, collaborative dermatologique et génétique recueillant, à partir du remplissage systématique d’une grille de recueil, les manifestations dermatologiques rapportées au cours des RASopathies :
– anomalies pilaires ;
– troubles de la kératinisation ;
– nævus ;
– troubles pigmentaires ;
– anomalies du tissu conjonctif ;
– autres manifestations dermatologiques inclassables.
Résultats |
Vingt patients, de sex-ratio F/M de 0,8 et d’âge moyen 9 ans (2 à 25 ans) étaient inclus. Les manifestations dermatologiques regroupaient :
– des anomalies pilaires (95 %) dominées par la présence de cheveux bouclés et frisés (70 %) et d’une alopécie du cuir chevelu (50 %) à prédominance temporale ;
– des troubles de la kératinisation dominés par des papillomes cutanés et de papules kératosiques (65 %), un acanthosis nigricans des grands plis (65 %) et une kératodermie palmoplantaire (55 %) à type de callosités jaune-orangées sur les zones de pression ;
– des anomalies du tissu conjonctif avec une cutis laxa acrale des mains et des pieds (80 %) et ;
– la présence de plis palmaires linéaires (60 %) et profonds (75 %) et de papules linéaires et pavimenteuses de la lèvre supérieure (55 %).
Les données étaient comparables à celles compilées dans la littérature et portant sur un total de 274 cas. Aucune corrélation génotype–phénotype n’était établie en fonction de la présence ou non de la mutation p.G12S d’HRAS.
Discussion |
L’analyse de ces résultats confirme la forte prévalence des anomalies dermatologiques au cours du SC, et plus spécifiquement des anomalies pilaires, des troubles de la kératinisation et du tissu conjonctif. Leur connaissance constitue un apport essentiel dans l’établissement du diagnostic positif du SC et dans le diagnostic différentiel avec les deux autres RASopathies proches comme le syndrome cardiofaciocutané et certaines formes sévères de syndrome de Noonan.
Conclusion |
La connaissance précise des manifestations dermatologiques du SC est essentielle à l’identification clinique des différentes formes de RASopathies et permet une optimisation de leur prise en charge.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Gène HRAS, RASopathies, Syndrome de Costello
Plan
☆ | Les illustrations et tableaux liés aux abstracts sont disponibles à l’adresse suivante : https://doi.org/10.1016/j.annder.2019.09.400. |
Vol 146 - N° 12S
P. A253 - décembre 2019 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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