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Photosensibilité sévère et retard de développement au sein d’une famille consanguine - 20/11/19

Doi : 10.1016/j.annder.2019.09.403 
J. Al-Hage , G. Nemer, M. Kurban
 Dermatologie, American University of Beirut Medical Center (AUBMC), Beyrouth, Liban 

Auteur correspondant.

Résumé

Introduction

La porphyrie variegata (PV) est une forme de porphyrie hépatique dont le déficit enzymatique est dû principalement à une mutation d’un allèle du gène de la protoporphyrinogène oxydase (PPOX), responsable d’une réduction de 50 % de l’activité enzymatique de la protéine PPOX. En général, la maladie se manifeste après la puberté et peut avoir des présentations cliniques variables. Les malades atteints de PV présentent souvent une photosensibilité cutanée associée ou non à des crises neuro-viscérales.

Observation

Nous présentons le cas d’une fille de 3 ans qui, depuis l’âge de 6 mois, présente des bulles douloureuses récurrentes sur des régions exposées au soleil (surtout mains et visage) laissant des cicatrices. Depuis l’âge de 2 mois, la patiente souffre également de nystagmus oculaire et de crises épileptiques récurrentes ainsi que d’un retard de son développement neurologique et moteur. Ses parents sont apparentés du second degré. Son oncle maternel, âgé de 16 ans, présente une photosensibilité extrême associée à un retard mental assez sévère, de multiples plaies, une amputation des mains, et des troubles convulsifs. Plusieurs membres de la famille souffraient aussi d’atteintes similaires et certains sont morts par conséquent de leur sévérité. Le bilan biochimique de porphyrie a révélé une augmentation de la coproporphyrine et de l’uroporphyrine dans l’urine, une augmentation significative de la protoporphyrine, de la coproporphyrine III et de la porphyrine totale dans les selles, ainsi qu’une élévation de la porphyrine libre dans les erythrocytes. Le séquençage de l’exome a révélé une nouvelle mutation homozygote du gène PPOX qui remplace l’acide aminé acide glutamine par la lysine au niveau du codon 339 (p.Glu339Lys). Cette mutation a été trouvée à la fois chez la patiente et son oncle, les parents de la patiente étant tous deux porteurs asymptomatiques. Le diagnostic de forme récessive de la porphyrie variegata était posé.

Discussion

Peu de cas de PV homozygotes ont été décrits dans la littérature, dont 70 % étaient des hétérozygotes composites. Ces patients présentent un niveau d’activité enzymatique de PPOX très bas et peuvent avoir des troubles développementaux, une photosensibilité, des malformations de la main et un nystagmus, tel que décrit chez les patients de ce rapport. De plus, les patients « homozygotes » atteints de PV présentent des taux élevés de protoporphyrine dans les érythrocytes, dont l’explication reste inconnue, mais qui semble être une conséquence d’un défaut enzymatique grave dans la voie de biosynthèse porphyrine-hème. Nous suggérons que cela pourrait être dû à une altération de l’activité de la ferrochélatase mitochondriale secondaire au milieu toxique, et par conséquent une accumulation en amont, de protoporphyrine dans les globules rouges. Des études complémentaires sont nécessaires pour confirmer ce mécanisme.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

Mots clés : Photosensibilité, Porphyrie, Retard neurodéveloppemental


Plan


 Les illustrations et tableaux liés aux abstracts sont disponibles à l’adresse suivante : https://doi.org/10.1016/j.annder.2019.09.403.


© 2019  Publié par Elsevier Masson SAS.
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Vol 146 - N° 12S

P. A254-A255 - décembre 2019 Retour au numéro
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