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RAVEN génétiquement pas comme les autres - 20/11/19

Doi : 10.1016/j.annder.2019.09.411 
H. Chasseuil 1, , M. Cormerais 1, E. Chasseuil 1, M. Battistella 2, S. Mourah 3, E. Hainaut 1, E. Frouin 4
1 Dermatologie, CHU de Poitiers 
2 Anatomie et cytologie pathologiques 
3 Laboratoire de pharmacologie biologique, hôpital Saint-Louis, Paris 
4 Anatomie et cytologie pathologiques, CHU de Poitiers, France 

Auteur correspondant.

Résumé

Introduction

L’hamartome épidermique velouté et arrondi (HEVEA), ou rounded and velvety epidermal naevus (RAVEN), est une lésion avec un aspect clinique intermédiaire entre un hamartome épidermique et un acanthosis nigricans. Elle survient entre 20 et 40 ans, sans prédominance de sexe. Il s’agit le plus souvent de lésions brunes, veloutées, polycycliques, avec une disposition linéaire, un renforcement périphérique et une bordure s’atténuant progressivement. Des analyses génotypiques ont suggéré que ces lésions étaient en rapport avec une mutation génétique en mosaïque dans des gènes de la famille tyrosine kinase, FGFR2 et FGFR3. Nous rapportons le premier cas de RAVEN avec une mutation du gène GLI1.

Observation

Un patient de 16 ans, sans antécédent, consultait pour une lésion asymptomatique, pigmentée d’apparition progressive depuis 2 ans. Il s’agissait d’une lésion veloutée brune, arrondie, de 5cm de diamètre en région paralombaire droite, s’atténuant progressivement en périphérie. L’examen histologique montrait un aspect intermédiaire entre un hamartome épidermique et un acanthosis nigricans, confortant le diagnostic de RAVEN. Un test génétique par séquençage de nouvelle génération mettait en évidence une mutation ponctuelle dans le gène gliome associated oncogene homolog 1 (GLI1) p.G710E (c.2129G>A) à un taux de 95,5 % sans mutation des gènes FGFR2 ou FGFR3.

Discussion

Une vingtaine de cas de RAVEN ont été décrits. Ils sont classés en forme syndromique ou étendue et forme classique limitée. Des mutations des gènes FGFR2 ouFGFR3 ont été mises en évidence depuis 2018 chez 6 patients aussi bien atteints d’une forme syndromique que classique. Il s’agit de gènes codant pour des récepteurs tyrosine kinase, dont les mutations sont activatrices et entraînent une augmentation de leur phosphorylation. Le taux de phosphorylation serait associé à un phénotype plus sévère. Des mutations de ces gènes ont aussi été rapportées dans des kératoses séborrhéiques et des nævus épidermiques. Le lien entre les mutations des gènes FGFR2/3 et la survenue du RAVEN est inconnue. Notre cas montre une association entre le RAVEN et un nouveau gène, GLI1. Ce gène est normalement exprimé par les cellules épithéliales des follicules pileux, et a été impliqué dans la survenue de carcinomes basocellulaires dans des modèles animaux. À notre connaissance, il n’y a pas de lien entre le RAVEN qui n’est pas une prolifération d’éléments basaloïdes, ou de cellules de l’assise basales des follicules pileux. La signification de cette mutation du gène GL1 dans le RAVEN est donc inconnue. À notre connaissance, aucune mutation de ce gène n’a été rapportée dans des kératoses séborrhéiques ou dans des nævus épidermiques.

Conclusion

Nous décrivons un cas de RAVEN sans mutation des gènes habituels FGFR2 ou FGFR3, mais avec une mutation du gèneGLI1, impliqué dans la genèse de carcinomes basocellulaires. Notre cas complexifie la physiopathologie du RAVEN.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

Mots clés : Acanthosis nigricans, GL1, Hamartome épidermique, RAVEN


Plan


 Les illustrations et tableaux liés aux abstracts sont disponibles à l’adresse suivante : https://doi.org/10.1016/j.annder.2019.09.411.


© 2019  Publié par Elsevier Masson SAS.
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