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Réaction locale au rituximab - 20/11/19

Doi : 10.1016/j.annder.2019.09.427 
M. Dubois 1, , S. Faiz 1, 2, C. Vicentini 1, 3, O. Carpentier 1, 4, L. Mortier 1, 3, 5
1 Service de dermatologie, CHU de Lille, Lille 
2 Service de dermatologie, centre hospitalier de Douai, Dechy 
3 Université de Lille, INSERM, CHU de Lille, U1189 - ONCO-THAI - Image Assisted Laser Therapy for Oncology, Lille 
4 Service de dermatologie et médecine interne, hôpital Victor-Provo, Roubaix 
5 Université de Lille, France 

Auteur correspondant.

Résumé

Introduction

Le lymphome B centrofolliculaire cutané primitif (LBCFCP) est un lymphome primitivement cutané indolent d’excellent pronostic. Dans les formes localisées, le traitement repose sur la radiothérapie ; dans les formes étendues ou récidivantes, sur le rituximab. Nous rapportons un cas de réaction locale au rituximab chez une patiente traitée pour un LBCFCP.

Observation

Il s’agit d’une femme de 77 ans présentant un LBCFCP de la joue droite. La radiothérapie (30Gy) était initialement efficace mais la patiente rechutait 4 mois plus tard. Devant la rapidité de la récidive, un traitement par rituximab était proposé. Une première injection de rituximab était réalisée, précédée d’une prémédication classique. La perfusion était initiée à un débit de 50mg/h, augmenté à 100mg/h devant la bonne tolérance. Trente minutes après le début du traitement, la patiente présentait une réaction érythémateuse et œdémateuse de la joue droite, strictement localisée sur les lésions initiales, avec sensation de chaleur locale. Il n’y avait pas d’éruption sur le reste du corps. Elle était apyrétique et stable hémodynamiquement. La perfusion était suspendue, permettant une régression de la réaction en 1 heure. Le rituximab était repris le lendemain : la tolérance était excellente, et le débit était majoré jusqu’à 400mg/h. Trois autres perfusions ont été réalisées, sans récidive de la réaction, et avec une bonne réponse clinique.

Discussion

Le rituximab est connu pour provoquer parfois un syndrome de relargage cytokinique lors de la première injection, se manifestant par des symptômes généraux aspécifiques. Les réactions locales sont connues mais moins décrites : 7 cas de réaction localisée au rituximab ont été rapportés au cours du traitement d’un lymphome cutané, dont 6 chez des patients atteints de LBCFCP. Tous ces patients présentaient dans les minutes suivant la première perfusion une réaction érythémateuse et œdémateuse, pseudo-urticarienne, sans atteinte systémique. Dans tous les cas, cette réaction s’amendait à l’arrêt de la perfusion, et ne récidivait pas. Tous les patients concernés ont obtenu une réponse complète persistante, laissant à penser que la réaction peut être prédictive d’une bonne réponse au traitement. Dans certains cas, elle avait aussi permis de révéler des lésions infra-cliniques. L’explication avancée est celle d’un relargage cytokinique localisé lié à la lyse d’un nombre important de lymphocytes B tumoraux. D’autres auteurs suggèrent que le complexe CD20-Ac antiCD20 puisse favoriser le recrutement de mastocytes et de polynucléaires. Le lymphocyte B dans sa différenciation folliculaire présente une sensibilité accrue au rituximab qui pourrait expliquer que cette réaction survienne préférentiellement dans les LBCFCP.

Conclusion

Nous rapportons un cas de réaction localisée au rituximab chez une patiente traitée pour un LBCFCP. Bien que rare, ce type de réaction doit être connue car elle est sans gravité et ne contre-indique pas la poursuite du rituximab.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

Mots clés : Lymphome B cutané primitif, Lymphome centrofolliculaire, Réaction locale, Rituximab


Plan


 Les illustrations et tableaux liés aux abstracts sont disponibles à l’adresse suivante : https://doi.org/10.1016/j.annder.2019.09.427.


© 2019  Publié par Elsevier Masson SAS.
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Vol 146 - N° 12S

P. A266-A267 - décembre 2019 Retour au numéro
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