Étude descriptive des caractéristiques des endocardites infectieuses à porte d’entrée cutanée - 20/11/19
Résumé |
Introduction |
Les portes d’entrées des endocardites infectieuses (EI) sont variées. L’objectif est de décrire les EI à portes d’entrée cutanée (PEC) et de comparer leurs caractéristiques cliniques, microbiologiques et évolutives en fonction du type de PEC.
Matériel et méthodes |
Étude observationnelle rétrospective issue des données des patients hospitalisés entre 1999 et 2017 au centre hospitalier régional universitaire de Nancy pour prise en charge d’une EI. Les EI à PEC étaient des EI certaines selon les critères de Li, avec antécédent de réalisation d’un geste cutané à risque d’EI et/ou présence de situations à risque d’EI dans les 3 mois précédents l’épisode infectieux. Trois sources de PEC étaient définies : EI liée à un accès veineux central de longue durée (groupe G1), EI dans les suites d’une toxicomanie intraveineuse (G2), EI à PEC autre (G3). Le G3 regroupait celles d’origine nosocomiale, secondaires à des plaies, lésions de grattages, dermatoses, escarres, maux perforants plantaires, érysipèles, ulcères, abcès ou tatouage. Les comparaisons ont été réalisées à partir du test du Chi2 ou du test exact de Fisher pour les variables qualitatives et du test de Kruskal–Wallis pour les variables quantitatives. Le seuil de significativité α était fixé à 0,05.
Résultats |
À partir de 642 EI certaines, 179 EI (27,9 %) avaient une PEC hors récidive avec 69 (38,5 %), 56 (31,3 %) et 54 (30,2 %) EI respectivement dans le G1, G2 et G3. Les 3 groupes d’EI à PEC se différenciaient significativement par l’âge moyen±ET (61,7±16,3 ans, 33±7,2 ans, et 60,6±15,2 ans dans les G1, G2 et G3), par la présence d’au moins une comorbidité (89,9 %, 23,2 % et 37 % dans les G1, G2 et G3), par la présence d’une cardiopathie sous-jacente (37,7 %, 17,9 % et 42,6 %, dans les G1, G2 et G3) ainsi que par le recours à la chirurgie (39,1 %, 64,3 % et 42,6 % dans les G1, G2 et G3). Parmi les 154 EI monomicrobiennes (n=59, 49, et 46 dans les G1, G2 et G3), les germes les plus fréquents étaient Staphylococcus aureus (n=93 EI : 25, 36, et 32 dans les G1, G2 et G3, variant selon la PEC de 42,4 % (G1) à 73,5 % (G2), p=0,0014), Staphylococcus epidermidis (n=19 EI : 15 et 4 dans les G1 et G3) et Enterococcus faecalis (n=10 EI : 8 et 2 dans les G1 et G2).
Conclusion |
Les portes d’entrées cutanées responsables d’EI étaient diverses, majoritairement consécutives à des accès veineux centraux de longue durée, à une toxicomanie intraveineuse, ou à d’autres causes très variées, dominées par les plaies, les dermatoses chroniques de tout genre et les infections nosocomiales. Les caractéristiques cliniques, microbiologiques et évolutives étaient très variables en fonction du mode de contamination. Une attention toute particulière doit être apportée à la surveillance des sites d’abords veineux et à la prise en charge des plaies en général.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Endocardite infectieuse, Porte d’entrée cutanée, Staphylococcus aureus, Toxicomanie
Plan
Vol 146 - N° 12S
P. A272 - décembre 2019 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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