Infection à Rhodococcus equi de localisation inhabituelle, chez l’immunocompétent - 20/11/19
Résumé |
Introduction |
Rhodococcus equi, anciennement appelé Corynebactrium equi, est un pathogène des animaux de ferme tels que les chevaux. Il se manifeste essentiellement chez les immunodéprimés sous la forme de pneumopathies. En raison de la rareté et de l’hétérogénéité de la maladie, les traitements sont peu codifiés et les rechutes sont fréquentes. Nous rapportons un cas de panniculite à R. equi.
Observation |
Une patiente de 53 ans présentait depuis deux ans des nodules inflammatoires des cuisses d’évolution fluctuante, laissant une tache pigmentée lors des phases de régression. Elle prenait uniquement de l’acide alendronique pour de l’ostéoporose. À l’examen clinique, nous constations un nodule de la face antérieure de la cuisse associé à des taches pigmentées homolatérales. Ces lésions étaient légèrement douloureuses à la palpation. L’histologie cutanée montrait dans l’hypoderme un infiltrat inflammatoire avec au centre des plages de neutrophiles abcédés et au pourtour des macrophages épithéloïdes associés à quelques lymphocytes, en faveur d’une panniculite lobulaire sans atteinte vasculaire évoquant une panniculite infectieuse. La recherche de l’ADN 16s était positive pour R. equi. La source de contamination était identifiée par un nouvel interrogatoire. La patiente habitait près d’une forêt en compagnie de chiens, de poules et de toutes sortes d’oiseaux. Elle passait la plupart de son temps dans son jardin à cultiver ses plantes et ses légumes, qu’elle mangeait sans les avoir lavés. Un traitement par azythromycine et rifampicine pendant trois permettait la régression complète des lésions.
Discussion |
R. equi est un coccobacille à Gram positif, essentiellement rapporté comme pathogène pulmonaire chez l’immunodéprimé, notamment les patients VIH. Cependant, d’autres localisations infectieuses, comme cérébrale ou cutanée, telles que des hypodermites, ont été décrites, survenant essentiellement chez l’immunocompétent et résultant alors d’une dissémination hématogène du germe ou de son inoculation directe. Saprophyte du sol, R. equi est contenu dans le tube digestif des herbivores et répandu par leurs déjections. L’infection a également été décrite chez d’autres animaux tels que des chiens ou oiseaux. Notre patiente a probablement été contaminée en mangeant des légumes souillés par ses animaux domestiques et non lavés. Le traitement n’est pas codifié, il repose sur une bi-antibiothérapie, parfois à vie chez l’immunodéprimé et de quelques mois chez l’immunocompétent. Malgré une antibiothérapie bien conduite, une récidive de l’infection peut être observée.
Conclusion |
Nous rapportons une nouvelle observation de panniculite infectieuse à R. equi chez l’immunocompétent. Cette dermatose infectieuse doit être évoquée au vu du contexte afin de limiter le retard diagnostique et la mise en route du traitement, et ainsi d’éviter les rechutes à distance.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Panniculite, Rhodococcus equi
Plan
☆ | Les illustrations et tableaux liés aux abstracts sont disponibles à l’adresse suivante : https://doi.org/10.1016/j.annder.2019.09.443. |
Vol 146 - N° 12S
P. A274-A275 - décembre 2019 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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