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Test rapide d’orientation diagnostique pour la syphilis - 20/11/19

Doi : 10.1016/j.annder.2019.09.442 
K. Souaid , A. Lampros, N. Dupin
 Service de dermatologie, hôpital Cochin, Paris, France 

Auteur correspondant.

Résumé

Introduction

Le pari diagnostique fait partie intégrante de notre pratique quotidienne en dermatologie. Certaines situations restent sans réponse malgré une évaluation clinique rigoureuse. Depuis peu, nous voyons apparaître les tests rapides d’orientation diagnostique (TROD), qui présentent l’avantage de fournir rapidement des informations parfois primordiales. Nous présentons deux cas avec un tableau clinique trompeur et dont le diagnostic a pu être redressé grâce à ce nouvel outil.

Observations

Cas 1 : une femme de 33 ans, sans antécédents particuliers, en couple, mère d’un garçon de 9 mois présentait depuis 3 mois une éruption érythémateuse finement squameuse du tronc et de la racine des membres associée à une altération de l’état général. Un bilan exhaustif ne montrait pas d’anomalies en dehors d’une sérologie de Lyme positive à 2 reprises. Elle possédait un partenaire unique, père de son enfant, et ne rapportait pas de conduite à risque. Cas 2 : un homme de 23 ans consultait au Centre gratuit d’information, de dépistage et de diagnostic (CeGIDD) pour une éruption maculo-papuleuse érythémateuse du tronc évoluant depuis 4 semaines, associée à une asthénie récente. Il s’agissait d’un patient HSH (homme ayant des rapports sexuels avec des hommes), ayant des partenaires multiples (29 durant les 6 derniers mois) et de nombreux rapports non protégés. Chez les deux patients, le bilan était complété par un TROD et un bilan IST complet incluant les sérologies sanguines de la syphilis. Le TROD s’avérait positif pour notre première patiente et était confirmé par un Elisa+et un VDRL à 1/128 ; il était négatif pour notre second patient, dont la sérologie syphilis était négative tant en Elisa qu’en VDRL.

Discussion

Ces deux cas illustrent clairement la discordance entre la suspicion clinique de syphilis et le résultat final des sérologies. La réalisation du TROD a permis dans le premier cas de poser le diagnostic de syphilis secondaire là où le contexte n’était pas du tout évocateur, et dans le second cas d’éliminer ce diagnostic et de retenir le diagnostic de pityriasis rosé de Gibert alors que l’indice de suspicion était très élevé. Le TROD INSTI multiplex utilisé ici est un test de dépistage rapide des anticorps anti-VIH 1 et 2 et syphilis. Il possède une sensibilité de 72,5 % pour le diagnostic sérologique de la syphilis primaire et de 100 % pour celui de la syphilis secondaire. Sa spécificité est de 100 %.

Conclusion

Le TROD est donc un moyen rapide, reproductible et fiable dans le diagnostic de la syphilis notamment la syphilis secondaire. Il ne remplace pas les sérologies sanguines, qui restent le « gold standard » du diagnostic, mais permet une prise en charge rapide et adaptée dans l’attente de ces derniers. Son utilisation devrait être par conséquent plus encouragée et ce test devrait être mis à la disposition d’un plus grand nombre de professionnels de santé, afin de confirmer ou d’infirmer instantanément une suspicion de syphilis, maladie dans laquelle les apparences sont souvent trompeuses : car parfois, avec la grande simulatrice, l’habit ne fait pas le moine.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

Mots clés : Syphilis, Syphilis secondaire, TROD


Plan


 Les illustrations et tableaux liés aux abstracts sont disponibles à l’adresse suivante : https://doi.org/10.1016/j.annder.2019.09.442.


© 2019  Publié par Elsevier Masson SAS.
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Vol 146 - N° 12S

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