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Infection cutanée à Paecilomyces lilacinus - 20/11/19

Doi : 10.1016/j.annder.2019.09.444 
C. Barbarin 1, , S. Cales 1, D. Boutin 1, M. Cormerais 1, C. Edouard 1, M. Masson Regnault 1, M.-H. Rodier 2, B. Rammaert 3, E. Hainaut 1, F. Cazenave-Roblot 3
1 Dermatologie 
2 Laboratoire de parasitologie–mycologie 
3 Maladies infectieuses et tropicales, CHU de Poitiers, France 

Auteur correspondant.

Résumé

Introduction

Paecilomyces lilacinus est un champignon filamenteux saprophyte de l’environnement. Il s’agit d’un agent pathogène rare chez l’homme, rencontré le plus souvent chez des patients immunodéprimés et responsable d’infections oculaires sévères. La colonisation du matériel médical (lotions, cathéters, implants) est une source de contamination. Nous rapportons un cas d’infection cutanée à Plilacinus.

Observation

Une femme de 67 ans, éleveuse de moutons, porteuse asymptomatique de la mutation récessive liée à l’X responsable d’une granulomatose septique chronique (CGD) chez 3 de ses 4 enfants, consultait pour des papulo-nodules ulcérés pustuleux avec placard inflammatoire infiltré érythémato-violacé douloureux du pouce droit évoluant depuis 2 mois. La patiente était apyrétique et en bon état général. Deux mois auparavant, une première papule était apparue sur le pouce droit, progressivement surmontée de pustules avec œdème, inflammation locale et suintement purulent. Plusieurs antibiothérapies et un traitement antiviral étaient successivement prescrits : pristinamycine, amoxicilline-acide clavulanique puis valaciclovir, sans efficacité. De nouvelles papulo-pustules se formaient sur l’ensemble du pouce puis évoluaient vers des nodules ulcérés. Des biopsies et prélèvements superficiels par écouvillonnage étaient réalisés durant la consultation pour analyses histologique, bactériologique, virologique, mycologique et mycobactériologique. L’histologie montrait une réaction inflammatoire riche en polynucléaires neutrophiles avec présence d’éléments mycéliens. La recherche de Poxvirus était négative. La culture mycologique identifiait Plilacinus. Un traitement antifongique par voriconazole était instauré, permettant une guérison des lésions en 3 mois.

Discussion

La peau est le deuxième site d’infection à Plilacinus après l’œil. Les infections cutanées sont le plus souvent localisées mais la présentation clinique est très variable : macules érythémateuses, papules, vésicules, lésions nécrotiques, nodules sous-cutanés, cellulite, ne permettant pas de faire le diagnostic sur la clinique seule. La biopsie pour culture fongique avec antifongigramme est indispensable pour ce germe aux résistances nombreuses, même s’il n’existe pas de « breakpoints » cliniques. L’efficacité du voriconazole a été rapportée dans plusieurs cas d’atteintes cutanées. Il n’y a pas de recommandation sur la durée du traitement. La correction des facteurs de risque (immunodépression, ablation d’un corps étranger) est primordiale pour obtenir la guérison. La CGD est un facteur favorisant les infections fongiques invasives due à des anomalies de phagocytose. À notre connaissance, un seul cas d’infection cutanée par Plilacinus (abcès de la paroi abdominale) a été rapporté chez un enfant de 4 ans souffrant de CGD traité par amphotéricine B.

Conclusion

Nous rapportons le deuxième cas d’infection cutanée à Plilacinus dans un contexte de CGD, d’évolution favorable sous voriconazole.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

Mots clés : Granulomatose septique chronique, Paecilomyces lilacinus


Plan


 Les illustrations et tableaux liés aux abstracts sont disponibles à l’adresse suivante : https://doi.org/10.1016/j.annder.2019.09.444.


© 2019  Publié par Elsevier Masson SAS.
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Vol 146 - N° 12S

P. A275 - décembre 2019 Retour au numéro
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