Infection cutanée primaire à Nocardia nova chez une patiente immunocompétente - 20/11/19
Résumé |
Introduction |
La nocardiose est une maladie rare, le plus souvent opportuniste, à l’origine d’une atteinte disséminée (cutanée, pulmonaire, cérébrale) de mauvais pronostic. L’atteinte cutanée isolée chez un patient immunocompétent reste exceptionnelle. Nous rapportons le second cas de nocardiose cutanée localisée à Nocardia nova chez une patiente immunocompétente.
Observation |
Une femme de 84 ans, sans antécédents, consultait pour un nodule sous-cutané de la main gauche évoluant depuis six mois, la gênant pour jardiner. Une imagerie en résonance magnétique (IRM) objectivait une formation tissulaire bien limitée sus-aponévrotique sans critère de malignité. L’exérèse chirurgicale montrait un infiltrat inflammatoire dermique polymorphe abcédé avec phénomène de Splendore–Hoeppli. Les cultures bactériologique et mycobactériologique étaient stériles. À deux mois de l’intervention, la lésion récidivait. De nouveaux prélèvements profonds mis en culture prolongée mettaient en évidence des souches de Nocardia. La PCR16S et la technique Maldi-tof identifiaient l’espèce N. nova. Les bilans d’extension et d’immunodépression étaient négatifs. Une antibiothérapie par cotrimoxazole, adaptée à l’antibiogramme, permettait une régression complète après quatre mois de traitement.
Discussion |
Nocardia est une actinobactérie se développant dans les sols en décomposition, responsable d’infections opportunistes disséminées. Des formes cutanées primitives ont été décrites chez l’immunocompétent à tout âge.
Nocardia astéroïdes fut en 1888 la première espèce identifiée, sur des caractéristiques phénotypiques. Actuellement, 106 espèces ont été décrites grâce à l’apport de la génomique. N. nova a été isolée pour la première fois en 1982. Depuis, plusieurs infections ont été rapportées chez l’immunocompétent, avec des tableaux typiques de nocardiose disséminée. Un seul cas d’atteinte cutanée primaire lié à N. nova chez l’immunocompétent a été rapporté en 2001, au Japon. La culture lente, les techniques de diagnostic phénotypiques peu crédibles participent à la difficulté diagnostique de ces infections. Actuellement, le « gold standard » est le Maldi-tof aidé du séquençage de l’ARN 16s pour diagnostic d’espèce. Dans notre observation, le phénomène de Splendore-Hoeppli à motivé la recherche de bactéries atypiques.
Conclusion |
Il s’agit du second cas rapporté d’infection cutanée primaire à N. nova chez une patiente immunocompétente. Ces dernières années, l’apport de la spectrométrie de masse et de la biologie moléculaire a permis de préciser le diagnostic d’espèce, permettant de rapporter des observations mieux documentées. La nocardiose cutanée primitive de l’adulte immunocompétente présente un risque de retard diagnostique lié à une sémiologie peu spécifique et la culture difficile de la bactérie. Notre cas invite a répéter les prélèvements en cas de forte suspicion, notamment s’il existe des signes histologiques évocateurs, et de pratiquer une culture prolongée.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Nocardia nova, Nocardiose
Plan
☆ | Les illustrations et tableaux liés aux abstracts sont disponibles à l’adresse suivante : https://doi.org/10.1016/j.annder.2019.09.446. |
Vol 146 - N° 12S
P. A276 - décembre 2019 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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