Mycétome à cœliomycète chez un greffé rénal - 20/11/19
Résumé |
Introduction |
Les phaehyphomycoses sont des infections fongiques dont l’inoculation se fait généralement par voie cutanée post-traumatique en pays tropicaux. Ces affections surviennent essentiellement chez les patients immunodéprimés, greffés d’organe solide ou sous corticothérapie orale prolongée. Nous rapportons le cas d’un patient ayant développé une infection sous-cutanée à Medicospsis romeroi et discutons des cas rapportés dans la littérature.
Observations |
Un patient de 28 ans originaire de Guinée, en France depuis 2012 et greffé rénal depuis 2015 était adressé pour l’apparition d’une lésion hyperkératosique de l’hallux droit évoluant depuis 2016. L’histologie mettait en évidence un infiltrat histiolymphocytaire dermique et des filaments mycéliens visualisés à la coloration de PAS et de Grocott. La culture mycologique trouvait en six jours un champignon noir identifié Medicopsis romeroi par séquençage de la zone ITS 1/4 (internal transcribed spacer).
Un bilan comprenant un scanner thoracique et des sinus permettait d’écarter un foyer fongique profond. La rémission complète était obtenue après trois mois de traitement par voriconazole, associé à une chirurgie d’exérèse.
Discussion |
Une revue publiée en 2019 a rapporté à l’échelle mondiale 12 cas d’infection à M. romeroi chez des sujets greffés. Les patients étaient originaires d’Afrique (4/12), d’Inde, Pakistan, Bangladesh (4/12) et Chine (1/12). Neuf sur 12 était transplantés rénaux, 2/12 greffés hépatiques et 1 greffé cardiaque. L’aspect clinique était celui de nodulo-kystes (9/12), de lésions verruqueuses (2/12) et d’ulcère (1/12). Deux patients ont présenté une forme disséminée de l’infection.
Il n’existe pas de recommandation thérapeutique. La plupart des patients ont bénéficié d’antifongiques (voriconazole, posaconazole ou itraconazole) et 5/12 ont eu une chirurgie complémentaire. Ces médicaments sont à manier avec précaution en raison de l’inhibition du CYP3A4 majorant les taux de certains immunosuppresseurs.
Conclusion |
L’infection à cœlomycète doit être évoquée chez les sujets transplantés ayant séjourné en zones tropicales, même des années avant les symptômes.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Immunodépression, Phaehyphomycose, Medicopsis romeroi
Plan
☆ | Les illustrations et tableaux liés aux abstracts sont disponibles à l’adresse suivante : https://doi.org/10.1016/j.annder.2019.09.459. |
Vol 146 - N° 12S
P. A282 - décembre 2019 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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