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Panaris multiples et résistants révélant un syndrome de vol vasculaire - 20/11/19

Doi : 10.1016/j.annder.2019.09.461 
M. Bouchaala 1, , F. Smaoui 2, S. Ben Hmida 2, M. Koubaa 2, C. Marrakchi 2, H. Turki 1, M. Ben Jemaa 2
1 Dermatologie et vénéréologie 
2 Maladies infectieuses, CHU Hedi-Chaker, Sfax, Tunisie 

Auteur correspondant.

Résumé

Introduction

Le syndrome de vol vasculaire est une complication ischémique, secondaire à la création d’un hyperdébit au niveau d’une fistule artério-veineuse, responsable d’une hypoperfusion distale. Nous rapportons l’observation d’une femme ayant eu des troubles trophiques des doigts liés à un syndrome de vol vasculaire compliqué de multiples panaris pulpaires.

Observations

Une femme de 62 ans ayant pour principal antécédent une insuffisance rénale chronique secondaire à une néphroangiosclérose, hémodialysée depuis 8 mois. Elle a présenté depuis 5 mois un acrosyndrome douloureux et une onychopathie de tous les doigts de la main gauche. L’examen des ongles a montré une leuconychie avec onycholyse distale et une hyperkératose sous unguéale. Elle a développé des ulcérations pulpaires et sous unguéales de ces doigts avec issue de pus à la pression des phalanges distales. Les signes cliniques étaient présents uniquement du côté de la fistule d’hémodialyse. L’examen bactériologique du pus a montré la présence de deux bactéries : Proteus mirabilis et Enteroccocus feacalis. L’examen mycologique des ongles a été négatif. L’échographie-doppler artériel a montré un flux rétrograde diastolique de l’artère radiale, sans sténose de celle-ci, objectivant un syndrome de vol vasculaire secondaire à la fistule. La patiente a été traitée par tazocilline et gentamicine sans amélioration notable puis elle a été adressée en chirurgie cardiovasculaire pour complément de prise en charge chirurgicale.

Discussion

Le syndrome de vol vasculaire est une complication des fistules d’hémodialyse. La physiopathologie, les facteurs de risque aggravants, les manifestations cliniques et les modalités thérapeutiques de ce syndrome sont discutés. En fait, il est important de reconnaître les premiers signes cutanés comme l’onychopathie unilatérale afin de prévenir les troubles trophiques et la surinfection bactérienne comme dans le cas de notre patiente. Elle n’a pas été améliorée malgré une antibiothérapie bien adaptée par voie parentérale, ceci pouvant s’expliquer par la mauvaise diffusion tissulaire du traitement par hypoperfusion sanguine en aval da la fistule. En effet, seule une prise en charge chirurgicale adaptée permet de guérir l’infection et d’éviter le stade des complications ischémiques irréversibles nécessitant une amputation plus ou moins étendue.

Conclusion

Le syndrome de vol vasculaire compliquant une fistule de dialyse peut avoir des conséquences graves. Sa sémiologie précoce est importante à connaître au vu de la simplicité et de l’efficacité de son traitement à ce stade. Il existe plusieurs stades cliniques pouvant aboutir à des ulcérations cutanées et nécroses digitales avec un risque infectieux non négligeable mettant en jeu le pronostic vital devant la fragilité du terrain et l’absence de réponse au traitement médical.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

Mots clés : Hémodialyse, Panaris, Syndrome de vol vasculaire, Ulcérations digitales


Plan


 Les illustrations et tableaux liés aux abstracts sont disponibles à l’adresse suivante : https://doi.org/10.1016/j.annder.2019.09.461.


© 2019  Publié par Elsevier Masson SAS.
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Vol 146 - N° 12S

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