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Fasciite nécrosante humaine à Nannizziopsis spp - 20/11/19

Doi : 10.1016/j.annder.2019.09.463 
H. Mascitti 1, , 2, 3, M. Tourte 1, C. Charron 4, B. Pages 4, B. Villain 5, C. Rodaix 5, F. Coudert 6, S. Trad 7, J.-L. Gaillard 3, V. Tardy 3, A.-L. Roux 3, E. Salomon 3, M.-T. Duong 3, Y. Hababou 3, M.-E. Bougnoux-Andremont 8, E. Sitterle 3, A. Soavelomandroso 3, F. Lanternier 8, A. Dinh 2, I. Bourgault-Villada 1
1 Dermatologie-immunologie clinique, hôpital Ambroise-Paré, Boulogne-Billancourt 
2 Infectiologie, hôpital Raymond-Poincaré, Garches 
3 Laboratoire de microbiologie 
4 Réanimation 
5 Orthopédie–CRIOA 
6 ORL 
7 Médecine interne, hôpital Ambroise-Paré, Boulogne-Billancourt 
8 Infectiologie, hôpital Necker, Paris, France 

Auteur correspondant.

Résumé

Introduction

La fasciite nécrosante est une infection rare des tissus sous-cutanés atteignant le fascia. Sa mortalité s’élève à 30 % et sa prise en charge est urgente. L’immunodépression est un facteur de risque reconnu. De causes bactériennes, elles peuvent être mono ou polymicrobiennes, à germes aéro- ou anaérobies. Les streptocoques du groupe A, entérobactéries, Paeruginosa et les anaérobies sont le plus souvent impliqués. L’origine mycologique est très rare et exclusivement réservée aux immunodéprimés. Les champignons responsables décrits sont : Mucorales, Aspergillus et Candida. Aucun cas de fasciite nécrosante humaine à Nannizziopsis spp. n’était encore décrit.

Observations

Un homme africain de 56 ans vivant en France depuis longtemps est greffé rénal depuis 2013. Il prend quotidiennement du mycophénolate mofétil, tacrolimus, prednisolone et oracilline. Il n’a pas voyagé récemment et n’est pas séropositif VIH.

Il est hospitalisé en réanimation pour un choc septique sans porte d’entrée trouvée avec un traitement probabiliste initial par imipénème. Quatre jours après l’admission, il présente une douleur intense de la jambe droite avec apparition de lésions cutanées évocatrices de fasciite nécrosante motivant une prise en charge chirurgicale urgente (Annexe A).

Les hémocultures initiales sont positives à Smarcescens, Kpneumonia et Paeruginosa mais les prélèvements peropératoires ne les retrouveront pas. Ils objectiveront un champignon filamenteux contre lequel on adjoindra à la tazocilline-daptomycine initiée en postopératoire immédiat un traitement par amphotéricine B. L’identification de Nannizziopsis spp. et son antifongigramme en centre de référence ont permis le relais par voriconazole. L’ETO n’objective pas d’endocardite, l’IRMc, la PL, l’examen ORL sont normales. La TDM TAP objective des images suspectes hépatiques peut-être en lien avec une infection invasive à Nannizziopsis spp. L’examen cutané objective des nodules sous-cutanés diffus dont l’anatomopathologie avec coloration de Gomori-Grocott est en attente (Annexe A).

Discussion

Nannizziopsis spp. est un champignon kératinophilique connu des vétérinaires pour causer des dermatophytoses et granulomes chez les reptiles. Sept cas d’infections invasives humaines à Nannizziopsis ont été décrites chez les immunodéprimés mais aucune sous forme de fasciite nécrosante. Les patients présentaient soit une atteinte pulmonaire, soit des nodules cérébraux, soit des ostéites. Ici, comme dans les autres cas décrits, le patient est d’origine africaine mais il n’avait cependant pas voyagé récemment. Il n’est pas en contact avec des reptiles. L’imipenème donné initialement a pu favoriser le développement fongique intense sur ce terrain.

Conclusion

Nous rapportons le premier cas de fasciite nécrosante à Nannizziopsis spp. chez un patient greffé rénal. Nannizziopsis spp. semble être un champignon émergent en pathologie humaine de l’immunodéprimé.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

Mots clés : Fasciite nécrosante, Immunodépression, Nannizziopsis spp.


Plan


 Les illustrations et tableaux liés aux abstracts sont disponibles à l’adresse suivante : https://doi.org/10.1016/j.annder.2019.09.463.


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Vol 146 - N° 12S

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