Effets secondaires neurologiques sévères chez 5 patients traités par anti-PD-1 pour un mélanome métastatique - 20/11/19
Résumé |
Introduction |
L’immunothérapie par inhibition de checkpoints est l’un des traitements de 1re intention dans le mélanome métastatique. Les atteintes neurologiques immuno-induites font partie des plus rares (6 % pour les anti-PD-1, dont moins de 1 % de grades 3–4). Nous présentons ici 5 cas représentatifs de la diversité des effets indésirables neurologiques sévères sous anti-PD-1, suivis dans le service de dermatologie.
Observations |
Parmi les 5 patients, 3 sont des femmes, avec un âge moyen de 74 ans. Le délai moyen entre l’initiation de l’immunothérapie et la symptomatologie neurologique est de 10 semaines.
Nous présentons ici une myasthénie, une polyradiculonévrite aiguë, une ophtalmoplégie, une encéphalite limbique et une polyradiculopathie démyélinisante chronique.
Dans les 5 cas, l’immunothérapie a été arrêtée avec poursuite de l’abstention thérapeutique devant l’absence d’évolutivité du mélanome dans 2 cas. Deux autres patients ont progressé et ont nécessité un relais par chimiothérapie (témozolomide et dacarbazine).
Après arrêt de l’immunothérapie et traitement spécifique instauré en neurologie, 3 des 5 patients ont amélioré leur tableau neurologique ; un des patients est resté stable sans amélioration notable (encéphalite limbique) et un patient a présenté une rechute 2 ans plus tard (myasthénie).
Discussion |
Les effets secondaires neurologiques immuno-induits restent rares mais sont potentiellement graves du fait de leur retentissement fonctionnel voire vital. Ils sont caractérisés par un grand polymorphisme clinique, des syndromes de chevauchement fréquents, une évolution parfois imprévisible malgré une corticothérapie systémique et/ou un traitement immunomodulateur. Un grade 2 ou supérieur doit entraîner la suspension de l’immunothérapie le temps que les diagnostics différentiels soient éliminés (syndromes paranéoplasiques et progression tumorale) et le bilan lésionnel précisé. La reprise des anti-PD-1 est rarement envisagée, nécessitant une appréciation du ratio bénéfices/risques et un dialogue oncologue-neurologue.
Conclusion |
Nous illustrons des toxicités neurologiques graves, immuno-médiées, limitantes, à travers 5 cas de mélanomes avancés traités par anti-PD-1. Tout nouveau signe neurologique ou psycho-cognitif chez un patient sous immunothérapie doit faire suspecter une cause iatrogène. Ces effets secondaires pourraient aussi toucher des patients traités en situation adjuvante, imposant une grande vigilance.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Anti-PD1, Effets secondaires neurologiques, Immunothérapie, Mélanome
Plan
☆ | Les illustrations et tableaux liés aux abstracts sont disponibles à l’adresse suivante : https://doi.org/10.1016/j.annder.2019.09.495. |
Vol 146 - N° 12S
P. A300 - décembre 2019 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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