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Évaluation d’un protocole de réintroduction médicamenteuse en 2 doses dans les hypersensibilités retardées aux bêtalactamines - 20/11/19

Doi : 10.1016/j.annder.2019.09.048 
C. Bernier 1, , M. Masbernard 2
1 Dermatologie 
2 Plate Forme Transversale d’Allergologie, CHU Hôtel-Dieu, Nantes, France 

Corresponding author.

Résumé

Introduction

10 % des patients étiquetés allergiques aux bêtalactamines (BL) le sont réellement. L’exploration des hypersensibilités retardées (HSR) comprend des tests cutanés (patch et IDR) mais le gold standard est le test de réintroduction médicamenteuse (TR). Il est bien codifié pour l’exploration des allergies immédiates mais pour les HSR les doses varient selon les équipes et sont souvent administrées sur plusieurs jours. Nous avons réalisé un TR en 2 doses : 100mg puis 30minutes plus tard 900mg avec une surveillance hospitalière de 2h après. Nous administrons la BL imputable pour les réactions non graves avec tests cutanés négatifs et une alternative (C3G si pénicilline suspectée et inversement) dans les autres cas. L’objectif principal de notre étude était d’évaluer la validité de ce TR simplifié. L’objectif secondaire était d’évaluer la réticence des patients à reprendre une BL après leur TR négatif.

Matériel et méthodes

Nous avons analysé rétrospectivement les réactions présentées au décours immédiat de tous nos TR aux BL sur 3ans puis mené une enquête téléphonique auprès des patients avec TR négatifs. Si BL reprise à domicile : recueil de la tolérance.

Sinon

Cause de la non-reprise et évaluation de la réticence à une éventuelle reprise.

Résultats

Cent treize patients ont été inclus. La réaction initiale était un EMP dans 66,3 % des cas, la BL imputable une pénicilline dans 84 % des cas. 25,6 % avaient des tests cutanés positifs. Le médicament réintroduit était la BL imputable (66 %) ou une alternative (34 %). Quatre réactions cutanées non graves ont eu lieu, 8h à 24h après le TR, avec la BL imputable. L’enquête téléphonique a concerné 88 patients : 21 ont repris la BL réintroduite sans réaction, 67 ne l’ont pas reprise : 59 car pas d’indication, 8 par crainte. 35,8 % exprimaient une réticence à reprendre la BL.

Discussion

Notre étude confirme la nécessité du TR car 4 patients ont réagi malgré des tests cutanés négatifs. Nos critères de choix pour réintroduire la molécule imputable ou une alternative selon la gravité initiale et les résultats des tests sont pertinents car les réactions ont été peu nombreuses (5,3 %) et toutes bénignes. Le TR court en deux doses sur une demi-journée est valide : il a été suffisant pour déclencher des réactions et a une bonne valeur prédictive négative : aucune réaction n’a eu lieu lors de la reprise en contexte infectieux, sur plusieurs jours, à domicile. Notre étude soulève l’importance des réticences à reprendre la BL malgré un TR négatif. Il semble donc indispensable d’améliorer l’information des patients afin de les rassurer davantage.

Conclusion

Il s’agit de la première étude réalisée chez l’adulte pour évaluer la validité d’un TR en 2 doses dans l’HSR, à court et long terme. Ce TR devrait simplifier la prise en charge des patients suspects d’HSR aux BL et permettre de lever des « étiquettes » d’allergie à des patients qui ne le sont pas.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

Mots clés : Bétalactamines, Hypersensibilité retardée, Test de réintroduction


Plan


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Vol 146 - N° 12S

P. A67 - décembre 2019 Retour au numéro
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