Connectivité cérébrale fonctionnelle et anatomique chez les patients atteints de psoriasis et les témoins sains : étude d’imagerie cérébrale après exposition à un prurit induit - 20/11/19
Résumé |
Introduction |
Le prurit se définit comme une sensation désagréable qui provoque le besoin de se gratter, impliquant donc plusieurs régions du cerveau. Les mécanismes centraux commencent à être définis. Ils peuvent être potentiellement différents selon les différentes pathologies cutanées. Pour comparer la perception des démangeaisons chez des patients atteints de psoriasis et chez des volontaires sains, nous avons utilisé deux méthodes de neuroimagerie : l’imagerie par résonnance magnétique de diffusion (IRM de diffusion ou DTI) et l’IRM fonctionnelle (IRMf).
Matériel et méthodes |
Le prurit mentalement induit ou prurit contagieux, induit par la vue d’une autre personne en train de se gratter, met en jeu un réseau neuronal similaire à celui observé dans le prurit. Nous avons recruté 15 volontaires sains et 14 patients atteints de psoriasis. Les deux groupes ont regardé une vidéo standardisée et validée montrant d’autres personnes se grattant, alors que l’IRM était réalisée.
Résultats |
Nos résultats montrent qu’il existe un réseau de régions du cerveau qui sont plus activées chez les patients atteints de psoriasis par la perception de démangeaisons, et que la microstructure de la substance blanche de leur cerveau est aussi différente. Ce réseau comprend le cervelet, les cortex cingulaires antérieur et postérieur, le gyrus para-hippocampique, l’hippocampe, le lobule pariétal inférieur, le gyrus temporal moyen, le lobule lingual, le gyrus supramarginal, le thalamus, le cortex insulaire gauche, le précuneus droit et le gyrus temporal supérieur gauche. Notre analyse de la DTI montre que les patients avaient une anisotropie fractionnelle augmentée dans les radiations thalamiques antérieures, le fasciculus superior longitudinal, les tractus corticospinaux, le cingulum, les capsules externes, le fascicule fronto-occipital inférieur, le forceps mineur, le forceps majeur, le fasciculus inférieur longitudinal gauche, et la substance blanche à côté de l’aire motrice supplémentaire. Discussion Il existe donc un réseau de régions du cerveau qui sont plus activées par le prurit chez les patients atteints de psoriasis par rapport aux volontaires sains. Cette augmentation des connectivités ou l’utilisation plus fréquente du réseau cérébral pour le grattage chez les patients peut aussi modifier la microstructure de la substance blanche.
Conclusion |
Notre étude confirme que les maladies chroniques qui s’accompagnent de prurit, peuvent augmenter les connectivités fonctionnelles et structurelles du cerveau. Nous remercions la Société Française de Dermatologie pour son soutien.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Cerveau, Prurit, Psoriasis
Plan
Vol 146 - N° 12S
P. A69 - décembre 2019 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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