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Consommation de cannabis chez les patients atteints d’hidradénite suppurée : étude VerAddict - 20/11/19

Doi : 10.1016/j.annder.2019.09.074 
C. Lesort 1, , P. Guillem 2, J. Giai 3, P.-A. Becherel 4, J. Delaunay 5, K. Fattouh 1, E. Ducroux 1, D. Jullien 1, A. Villani 1
1 Dermatologie, hôpital Edouard-Herriot, Lyon 
2 Chirurgie viscérale, clinique du Val d’Ouest, Ecully 
3 Biostatistiques, centre hospitalier Lyon Sud, Pierre-Bénite 
4 Dermatologie, hôpital privé d’Antony, Antony 
5 Dermatologie, centre hospitalo-universitaire d’Angers, Angers, France 

Auteur correspondant.

Résumé

Introduction

Une étude rétrospective récente a retrouvé une surconsommation de substances addictives, dont le cannabis, chez les patients atteints d’hidradénite suppurée (HS). Nous avons réalisé une étude prospective afin de déterminer la prévalence et les modalités de consommation du cannabis chez les patients HS.

Matériel et méthodes

Étude cas-témoin prospective multicentrique de janvier 2016 à novembre 2018, ayant évalué la prévalence de la consommation de cannabis et ses facteurs associés (facteurs épidémiologiques et caractéristiques de la maladie) chez 641 patients, dont 503 patients HS et 138 patients psoriasiques.

Résultats

La prévalence de la consommation de cannabis au cours des 12 derniers mois était de 34 % chez les patients HS contre 11,6 % chez les patients psoriasiques, avec une utilisation régulière (plus de 10 joints/mois) respectivement chez 18 % et 1,4 % des patients. Chez les patients HS, les consommateurs de cannabis étaient plus souvent des hommes (52 % vs 27,7 %, p<0,001), plus jeunes (respectivement à 30,12 ans vs 34,25, p<0,001), avec un IMC plus faible (25,44kg/m2 vs 27,98, p<0,001) que les non-consommateurs. La consommation de cannabis n’était pas associée à un DLQI plus élevé, mais à une EVA plus élevée entre les poussées de la maladie (1,68/10 vs 1,10/10 p=0,029). La majorité des patients HS (69,4 %) rapportait avoir commencé sa consommation de cannabis avant l’apparition de la maladie (en moyenne 3,76 ans avant). La principale motivation à consommer du cannabis était « le plaisir », sans différence entre les patients HS et psoriasiques. Les patients HS rapportaient en revanche plus souvent « le stress », « la douleur » et « le soutien moral » comme motifs de consommation.

Discussion

Cette étude a permis de mettre en évidence une prévalence élevée de consommation de cannabis chez les patients atteints d’HS : plus d’un patient sur trois rapporte avoir consommé du cannabis dans l’année qui précède l’inclusion, et presque la moitié d’entre eux sont des consommateurs quotidiens. Il est intéressant de noter que la première motivation de consommation de cannabis des patients est le « plaisir » et non le contrôle des douleurs chroniques. Si le contrôle des douleurs n’explique pas cette addiction, on peut se poser la question d’un lien de causalité entre cannabis et HS : 70 % des patients de notre étude rapportent en effet avoir commencé leur consommation de cannabis avant le début de la maladie. Cependant il n’existe pas de données physiopathologiques robustes susceptibles d’étayer ce lien et plus de 95 % des patients consommaient du tabac de façon concomitante.

Conclusion

L’HS est associée à une forte prévalence de consommation de cannabis, qui doit être systématiquement dépistée et prise en charge. D’autres études spécifiques sont nécessaires pour déterminer si le cannabis est un facteur causal ou aggravant de l’HS.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

Mots clés : Addictions, Cannabis, Hidradénite suppurée, Maladie de Verneuil, Thérapeutique


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Vol 146 - N° 12S

P. A83 - décembre 2019 Retour au numéro
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