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Faut-il mesurer les marges histologiques d’exérèse des carcinomes basocellulaires ? Enquête des pratiques des pathologistes français - 20/11/19

Doi : 10.1016/j.annder.2019.09.078 
J. Rimbert 1, M. Battistella 2, V. Migeot 3, B. Cribier 4, B. Vergier 5, E. Frouin 6,
1 Anatomie et Cytologie Pathologiques, CH de Niort, Niort 
2 Anatomie et Cytologie Pathologiques, hôpital Saint-Louis, Paris 
3 Département de Santé publique, CHU de Poitiers, Poitiers 
4 Laboratoire d’Histopathologie Cutanée, hôpital Civil, Strasbourg 
5 Département de pathologie, hôpital Haut-Lévêque, Bordeaux 
6 Anatomie et cytologie pathologiques, CHU de Poitiers, Poitiers, France 

Auteur correspondant.

Résumé

Introduction

Le carcinome basocellulaire (CBC) est le cancer cutané le plus fréquent en France. Sa prise en charge repose sur la chirurgie. Une mesure quantifiée des marges histologiques d’exérèse est une demande récurrente des cliniciens. Cependant, il n’existe aucune recommandation mentionnant l’intérêt d’une telle mesure. Nous avons réalisé une enquête sur la mesure histologique (MH) des marges dans les CBC auprès des pathologistes français.

Matériel et méthodes

Une enquête de pratique a été élaborée sous forme d’un questionnaire, validé par 4 experts en dermatopathologie et formaté sous une interface de type “Google Forms”. Le lien vers l’enquête a été envoyé par courriel aux médecins spécialistes en anatomie pathologique ou en dermatopathologie, exerçant en France entre les 20/03 et 20/05/2018. Les résultats ont été comparés entre sous-groupes d’âge, et selon la surspécialisation en dermatopathologie ou la polyvalence.

Résultats

Le questionnaire a été complété par 225 praticiens. Les marges microscopiques ont été systématiquement mesurées dans 77,3 % des cas, seulement dans certains cas dans 19,6 % et jamais dans 3,1 % des cas. La principale raison de cette mesure était de signaler des marges factuellement insuffisantes dans 66,5 % des cas, en raison d’habitudes de laboratoire (45 %) ou des demandes de cliniciens (43,1 %). Pour 72 % des répondants, les critères cliniques ou histopathologiques n’ont pas influencé leur pratique. De manière plus détaillée, 58,7 % des pathologistes ont donné une mesure quantitative dans leurs rapports, 3,7 % ont utilisé une approche qualitative telle que la « marge rapprochée » et 37,6 % ont utilisé les deux approches. L’outil le plus utilisé était une règle graduée placée au microscope (44,3 %), la règle graduée après avoir noté au feutre sur la lame les limites d’exérèse et de la tumeur (31,9 %) et l’oculaire micrométrique (35,2 %). Comparés à d’autres groupes, les dermatopathologistes mesuraient moins systématiquement les marges des CBC, utilisaient plus largement le réticule de l’oculaire et utilisaient une approche qualitative dans leur rapport. Un total de 64,4 % des pathologistes considéraient leur attitude face à leur pratique (mesure ou non) comme correcte.

Discussion

Il existe ainsi en France une grande hétérogénéité des pratiques selon les pathologistes évaluant les marges d’exérèse des CBC. Pourtant, il n’existe, à ce jour, aucun consensus ou études mentionnant l’intérêt de cette mesure. Ainsi, l’ANAES en 2004 précise que le caractère « complet » ou « incomplet » de l’exérèse doit être (au minimum) précisé.

Conclusion

La mesure des marges histologiques des CBC est une pratique courante en France, bien qu’il n’y ait pas de recommandations. Notre enquête a souligné l’hétérogénéité des pratiques de mesure et qu’il s’agissait surtout d’un moyen de préciser une marge insuffisante. Au vu de ces données, une réflexion sur l’utilité de la mesure des MH apparaît nécessaire.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

Mots clés : Carcinome basocellulaire, Histopathologie, Marges chirurgicales


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Vol 146 - N° 12S

P. A85-A86 - décembre 2019 Retour au numéro
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