La saison de naissance est un facteur pronostique du mélanome - 20/11/19
Résumé |
Introduction |
Certains mélanomes, même de faible épaisseur et pris en charge précocement, progressent des années après le diagnostic. Ceci suggère que les facteurs pronostiques reconnus tels que l’indice de Breslow ou l’extension initiale au diagnostic sont insuffisants pour prévoir l’évolution potentielle. Nous avons émis l’hypothèse que la naissance en saison ensoleillée (mois de juin, juillet, août) était associée à un plus mauvais pronostic des mélanomes. L’objectif était d’évaluer l’impact de la saison de naissance (mois de juin, juillet, août versus le reste de l’année) sur le pronostic des patients atteints de mélanome et dont le mélanome avait fait l’objet d’un génotypage somatique pour la prise en charge thérapeutique.
Matériel et méthodes |
Nous avons réalisé une étude rétrospective et bicentrique incluant tous les patients ayant bénéficié d’un séquençage NGS de leur mélanome sur une période de 18 mois.
Résultats |
Cent-soixante-treize mélanomes génotypés ont été inclus. La survie globale à 6 ans du diagnostic initial pour l’ensemble des patients étudiés était de 71 % (IC95 %, 62–82 %). Les patients nés entre le 1er juin et le 31 août avaient une survie à 6 ans de 54 % (IC95 %, 35–83 %) versus 76 % (IC95 %, 66–87 %) pour ceux nés entre le 1er septembre et le 31 mai (p=0,022). En analyse multivariée il n’était pas mis en évidence d’association statiquement significative entre la covariable « saison de naissance » et les covariables facteurs pronostiques validés du mélanome (indice de Breslow, stade AJCC).
Discussion |
Cette étude met en évidence un nouveau facteur pronostique indépendant du mélanome. La naissance en été d’un patient atteint d’un mélanome serait un facteur de mauvais pronostic. Il s’agit de la première étude évaluant l’impact de ce facteur sur la survie globale des patients atteints de mélanome. Les résultats restent à confirmer par des études de plus grande ampleur compte tenu de la petite taille de notre effectif et de l’absence d’explication biologique simple. Dans la littérature des études se sont intéressées à l’impact de la saison de naissance sur l’incidence des cancers de la peau mais non sur leur gravité ultérieure. Elles ont montré que l’incidence du mélanome était augmentée chez les patients nés au printemps, période précédant la période d’exposition maximale aux UV. Ces études suggèrent systématiquement l’exposition précoce aux UV comme l’une des principales explications. Différentes hypothèses physiopathologiques sont émises. Les mutations UV-induites seraient la principale explication à la plus grande agressivité des mélanomes. D’autres hypothèses concerneraient la dérégulation épigénétique UV-induite ou des modifications de l’immunogénicité locale. La transposition de ces hypothèses à notre problématique reste à démontrer.
Conclusion |
En pratique, nous rappelons l’importance de la photoprotection dès les premiers mois de vie.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Mélanome, Ultraviolets
Plan
Vol 146 - N° 12S
P. A89-A90 - décembre 2019 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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