Caractéristiques du prurit dans la pemphigoïde bulleuse et impact sur la qualité de vie: l’étude prospective multicentrique PruriPB - 20/11/19
et
Groupe Bulles de la Société Française de Dermatologie
Résumé |
Introduction |
La pemphigoïde bulleuse (PB) s’accompagne souvent d’un prurit qui est parfois le premier voire le seul symptôme de la maladie. Aucune donnée n’est disponible dans la littérature sur les caractéristiques de ce prurit et son retentissement sur la qualité de vie.
Matériel et méthodes |
Cette étude observationnelle prospective multicentrique (15 hôpitaux français) a inclus des patients atteints d’une PB nouvellement diagnostiquée et prurigineuse entre octobre 2017 et octobre 2018. Les patients présentant des troubles cognitifs (MMS inférieur à 21) étaient exclus. Différents questionnaires étaient remplis par le médecin sur l’activité de la maladie (questionnaire BPDAI) ou par le patient sur la qualité de vie (questionnaires ABQOL, ItchyQol) et les caractéristiques du prurit (questionnaire de Brest et 5D Itch Scale).
Résultats |
Soixante patients ont été inclus avec un âge moyen de 77,4 ans (43–98) et un sex-ratio de 1. Le prurit était présent depuis plusieurs mois (52 %) ou semaines (30 %), était quotidien, avec un score d’EVA prurit moyen de 5,2/10. Le prurit était plus fréquent le soir, aggravé par la fatigue, le stress, la xérose cutanée, la transpiration et une température ambiante élevée. Des sensations de picotements étaient présentes chez 72,4 % des patients et de brûlures chez 68,9 % d’entre eux. L’altération de la qualité de vie était expliquée par le besoin de se gratter (85 %), les troubles du sommeil (56 %), les douleurs (42 %) et le sentiment de honte (38 %). 30 % des patients déclaraient se gratter « très souvent » et 52 % « souvent ». Le prurit survenait en peau érythémateuse (83 %), bulleuse (65 %) mais aussi sur peau saine (65 %). Le score ItchyQol moyen était de 56,2/110 et le score 5D Itch Scale moyen à 16,5/25. En analyse univariée, la sévérité du prurit n’était pas liée à l’âge, au sexe, au score d’activité de la PB, à l’hyperéosinophilie ni au taux d’anticorps anti-BP230 ou anti-BP180. En analyse univariée, seule l’hyperéosinophilie était associée de façon significative à la sévérité de la PB (pas l’âge, le sexe, le taux d’anticorps, le 5D Itch Scale).
Discussion |
L’intensité du prurit est moyenne dans la PB, comparable par exemple au psoriasis. Les symptômes associés et les facteurs aggravants sont semblables à ceux retrouvés pour d’autres dermatoses. L’altération de la qualité de vie est importante et expliquée en premier lieu par le prurit. La physiopathologie du prurit est encore méconnue mais semble être liée à des cytokines telles que l’interleukine 17.
Conclusion |
Cette première étude sur le prurit dans la pemphigoïde bulleuse montre que le prurit est mal supporté, quoique moins intense qu’attendu qu’il est la principale cause d’altération de la qualité de vie.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Pemphigoïde bulleuse, Prurit, Qualité de vie
Plan
Vol 146 - N° 12S
P. A94-A95 - décembre 2019 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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