Facteurs pronostiques de rechute à long terme chez les patients atteints de pemphigus traités par rituximab en première ligne - 20/11/19
Résumé |
Introduction |
L’étude RITUX3 a montré l’efficacité du traitement de 1ere intention par rituximab (RTX) (2g initialement puis 500mg à M12 et M18) au cours du pemphigus. Le taux de rechute à 2 ans était de 24 % (11 sur 46 patients). Le but de l’étude était d’évaluer le taux de rechute à long terme des patients traités dans l’étude RITUX3.
Matériel et méthodes |
Les données cliniques et biologiques des patients inclus de 2010 à 2012 dans l’étude RITUX3 et randomisés dans le bras RTX ont été analysées depuis l’évaluation M36 jusqu’à décembre 2018. Les Ac anti-desmogléines (Dsg) étaient obtenus par ELISA, les phénotypes des lymphocytes B (LB) par cytométrie.
Résultats |
Trente-quatre patients ont été suivis jusqu’à la date de point, 1 patient est décédé. La médiane de suivi des patients vivants était de 87 mois (IQR : 80–97). Parmi les 34 patients en réponse complète (RC) à M36, 7 (20,6 %) ont rechuté, soit un taux global de rechute de 30 % puisque 4 de ces 7 patients avaient déjà rechuté la 1re année suivant le 1er cycle de RTX. Le délai médian entre la dernière perfusion de RTX à M18 et la rechute était de 23,8 mois (IQR : 21–28). Parmi les 32 patients analysés biologiquement à M36 et à la date de point, 4 des 6 patients rechuteurs (66 %) avaient un taux d’AC anti-Dsg1 et/ou Dsg3≥20UI/mL à M36 vs 4 des 26 patients en RC persistante (15 % ; p=0,022), soit une valeur prédictive positive de 50 % et une valeur prédictive négative de 92 % pour la survenue d’une rechute à long terme. Parmi les 24 patients sans AC anti-Dsg à M36, seuls 2 (8 %) ont rechuté par la suite. La proportion de LB naïfs CD27- était de 75 % à M0, 82,4 % à M36 et 89,5 % à la date de point ; celle des LB mémoires CD27+ de 24,7 % à M0, 17,5 % à M36 et 10,6 % à la date de point. L’inversion du ratio LB naïfs/mémoires constatée lors de la reconstitution lymphocytaire (CD27-/CD27+=4,8) se maintenait et était amplifiée à la date de point (CD27-/CD27+=8,9).
Discussion |
Cette étude montre que 80 % des patients de l’étude Ritux 3 en RC à M36 ont maintenu une RC prolongée sans traitement jusqu’à 7 ans. À l’inverse, 4 des 7 patients ayant eu une rechute tardive avaient déjà rechuté précocement au cours de la première année, suggérant la nécessité d’un traitement d’entretien prolongé chez ces patients. Le taux de rechute global à long terme de 30 % obtenu par l’utilisation du RTX en 1re intention est donc très nettement inférieur aux taux rapportés (60–80 %) lors de l’utilisation du RTX en 2e ou 3e intention. Le blocage prolongé de la maturation lymphocytaire B aboutissant à la disparition de LB auto-réactifs Dsg+ et des AC anti-Dsg est un des mécanismes expliquant l’effet prolongé du RTX.
Conclusion |
La réapparition de LB Dsg+ et d’AC anti-Dsg à des taux élevés chez un malade en RC sont des facteurs pronostiques de rechute importants devant faire envisager la possibilité d’un retraitement par RTX avant la survenue d’une rechute.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Lymphocytes B, Pemphigus, Rituximab
Plan
Vol 146 - N° 12S
P. A96-A97 - décembre 2019 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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