L’antibiorésistance (AR) est depuis longtemps un problème pour les médecins et les associations de soignants dans le monde entier. Récemment, l’inquiétude à ce sujet s’est aggravée : le “Global Antimicrobial Surveillance System” (GLASS), mis en place par l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) en 2015, a mis l’accent sur l’émergence croissante de micro-organismes résistants aux antibiotiques. En Italie, les taux d’antibiorésistance sont parmi les plus élevés d’Europe. Cela est probablement dû à l’usage excessif des antibiotiques. Selon le récent Rapport italien de surveillance nationale des bactériémies, l’incidence moyenne de l’antibiorésistance pour les bactéries les plus répandues avoisine les 25-30 %. Les causes de cette AR sont complexes, elles incluent sans l’ombre d’un doute l’usage excessif et inapproprié des antibiotiques, et toute stratégie visant à corriger ce mésusage sera donc efficace. La médecine alternative et complémentaire (CAM) représente une alternative conceptuelle à l’usage des traitements conventionnels, mais pourtant ces dernières années, c’est plutôt un autre modèle que celui de la Médecine Intégrée (MI) qui a été privilégié. Plusieurs études ont montré que les CAM peuvent réduire le recours aux antibiotiques dans le traitement des affections respiratoires, sans augmentation du risque de complications. Une étude récente conduite par notre Société homéopathique pédiatrique italienne s’est penchée sur l’efficacité de l’homéopathie dans le traitement de l’otite aigue chez les enfants. 90 enfants ont été inclus et randomisés en un groupe traité par homéopathie et un groupe contrôle, chacun avec 45 patients. Des antibiotiques ont été prescrits à 33.3 % des enfants dans le groupe traité contre 62.2 % des enfants dans le groupe contrôle (p=0.006). En conclusion, il y a donc des preuves dans la littérature que l’usage des CAM en général et de l’homéopathie en particulier permet de réduire le recours aux antibiotiques, avec toutes les répercussions positives que cela peut avoir dans le combat contre l’antibiorésistance.

Antibiotic resistance (AR) has long been a problem for doctors and healthcare organizations worldwide. In recent years the issue has become even more pressing: the Global Antimicrobial Surveillance System (GLASS), launched by the World Health Organization in October 2015, bears witness to the growing emergence of antibiotic-resistant microorganisms. In Italy, AR levels are still among the highest in Europe. This is presumably due to over-use of antibiotics. According to the recent Italian National Surveillance Report on bacteriemia, the incidence of AR is on average, for the most widespread bacteria, 25-30 %. The causes of the development of AR are complex, but undoubtedly include the excessive and inappropriate use of antibiotics then each strategy to correct these misconducts will be effective. Complementary and alternative medicine (CAM) offers a conceptual alternative to the use of conventional treatments, but in recent years a different model, that of integrated medicine (IM), has been gaining ground. Several studies show that CAM can allow to reduce the recourse to antibiotics in the treatment of respiratory symptoms, without increasing the incidence of complications. A recent study conducted by our Italian Paediatric Society's CAM research group investigated the efficacy of homeopathy in the treatment of acute otitis in children. Ninety children were enrolled and randomized to a homeopathy treatment group or to a control group, each of 45 patients. Antibiotics were prescribed in 33.3 % of children in the treatment group and 62.2 % of children in the control group (P=0.006). In conclusion, there is evidence in the literature demonstrating that the use of CAM in general, and homeopathy in particular, can reduce recourse to antibiotics, with positive repercussions for strategies to combat antibiotic resistance.