Contrôle diététique de l’acidose métabolique chez le patient insuffisant rénal chronique - 29/11/19
Dietary control of metabolic acidosis in chronic kidney disease
Résumé |
L’acidose métabolique est une complication fréquente de l’insuffisance rénale chronique. Bien qu’elle apparaisse classiquement à des stades avancés, de nombreuses études suggèrent un état de « rétention protonique global » dès les stades précoces de la maladie, responsables de lésions tissulaires, notamment musculo-squelettiques, d’altération du métabolisme protidique et endocrinien, favorisant la dénutrition et l’inflammation chronique, et enfin augmentant la mortalité globale. La plupart des recommandations internationales préconisent une supplémentation par substrats alcalins, notamment par bicarbonate de sodium, pour lutter contre cette complication. Une alternative intéressante pour corriger l’acidose métabolique consisterait à moduler la production endogène d’acides ou d’alcalins en jouant sur les apports alimentaires. Il a en effet été démontré que le métabolisme de certains aliments consomme ou produit des protons. Ainsi, les régimes hypoprotidiques et riches en fruits et légumes frais permettraient de corriger au moins aussi bien que la supplémentation par bicarbonate l’acidose métabolique, et de lutter contre ses complications, notamment en permettant de ralentir le déclin de la fonction rénale en diminuant les mécanismes adaptatifs délétères pro-fibrosants, comme en témoigne la diminution des marqueurs urinaires de souffrance tubulo-interstitielle. À condition d’être bien conduits, ces régimes ne semblent pas être pourvoyeurs de dénutrition protéino-énergétique ou d’hyperkaliémie. Ceux-ci apparaissent donc comme des alternatives séduisantes, efficaces et sûres, pour lutter contre l’acidose métabolique de l’insuffisance rénale chronique et ses complications.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Abstract |
Metabolic acidosis is a frequent complication of chronic kidney disease. Although it is known to appear at advanced stages, many studies suggest a state of “global protonic retention” starting at early stages of the disease, responsible of tissue damage, particularly musculoskeletal, alteration of protidic metabolism and endocrine disorders, promoting malnutrition and chronic inflammation, and finally increasing mortality. The majority of international recommandations suggest of supplementation by alkali, most of the time by sodium bicarbonate, to struggle against this complication. An interesting alternative to correct acidosis would consist on the modulation of the endogenous production of acid by playing with the alimentary incomes. In fact, it has been demonstrated that some different types of food produce or consume protons during their metabolism. Low protein diet and rich fresh fruits and vegetables diet would manage to correct at least as well as the supplementation by sodium bicarbonate the metabolic acidosis, and to struggle against its complications, noteworthy by slowing the decline of glomerular filtration rate by limiting the toxic adaptative fibrotic mechanisms, demonstrated by the decrease of urinary tubulo-interstitial suffering markers. Of the condition of being well led, those diets do not seem to expose patients to an over-risk of malnutrition or hyperkaliemia. They therefore appear to be an attractive alternative, efficiency and safe, to fight against chronic kidney disease metabolic acidosis and its complications.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Acidose métabolique, Alcalinisation, Céto-analogue, Charge acide alimentaire, Charge acide rénale potentielle, Diététique, Excrétion nette d’acide, Fruits et légumes frais, Insuffisance rénale chronique, Low protein diet, Production d’acides endogènes nette, Régime hypoprotidique
Keywords : Alkalinization, Chronic kidney disease, Dietary, Dietary acid load, Fresh fruits and vegetables, Keto-analogue, Metabolic acidosis, Net acid excretion, Net endogenous acid production, Low protein diet, Potential renal acid load
Plan
Vol 15 - N° 7
P. 491-497 - décembre 2019 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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