Connaissances et attentes des médecins généralistes du Finistère en matière de protection de l’enfance - 29/11/19
Knowledge and expectations of general practitioners of Finistère in the field of child protection
Cet article a été publié dans un numéro de la revue, cliquez ici pour y accéder
Résumé |
Introduction |
Le système de protection de l’enfance repose, en France, sur le Conseil Départemental (CD) et la Justice. Ces deux instances mettent en œuvre les mesures qu’elles jugent utiles pour protéger l’enfant dans sa santé, son développement, son éducation, sa moralité. La loi définit deux catégories d’enfants en danger : les enfants maltraités et les enfants en risque. Le repérage de ces enfants est du devoir de tout citoyen, ainsi que la transmission des informations aux autorités compétentes : signalement judiciaire (SJ) à adresser au Parquet pour les enfants suspects de maltraitance, information préoccupante (IP) à adresser au CD pour les enfants en risque. Les médecins dans leur ensemble sont rarement à l’origine des IP et des SJ, alors même qu’ils sont les seuls à avoir accès à la quasi-totalité des enfants au cours de leurs consultations. L’objectif de ce travail était d’évaluer les connaissances et les attentes des médecins généralistes (MG) du Finistère en matière de protection de l’enfance.
Méthode |
Il s’agissait d’une étude transversale, descriptive, épidémiologique, menée via l’envoi d’un questionnaire à l’ensemble des 760 MG du Finistère, au cours de l’été 2017. Ce questionnaire comprenait des questions théoriques sur la protection de l’enfance et son organisation en France ; ainsi qu’un cas clinique fictif les mettant en situation. Ces questions donnaient lieu à un score, noté sur 20. Une autre partie du questionnaire concernait leurs pratiques concrètes et leurs attentes.
Résultats |
Cent quatre-vingt quatre MG ont répondu, soit un taux de réponse de 24,8 %. La note moyenne était de 9,5/20, avec une note meilleure aux questions pratiques qu’aux questions théoriques. Les MG ayant déjà rencontré une situation relevant de la protection de l’enfance représentaient 54 % des répondeurs. Sur ceux-ci, moins de la moitié avaient transmis aux autorités compétentes. Les raisons en sont : le manque de formation, le manque de temps, la lourdeur administrative, la peur de se tromper, ou de nuire à la famille, ou de représailles. Les attentes des MG concernent la formation, la facilité à obtenir des renseignements par téléphone, un retour d’information sur le devenir de leur action, la présence d’une unité hospitalière dédiée dans leur hôpital de référence.
Conclusion |
Cette étude met en lumière les difficultés des MG en ce qui concerne la protection de l’enfance, et donc la mauvaise prise en charge ou le retard à cette prise en charge dans un certain nombre de cas.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Summary |
Introduction |
Child protection in France is based on the County Council (CC) and justice system. These two bodies implement the measures they consider useful for protecting children's health, development, education and morality. The law defines two categories of children in danger: abused children and children at risk. Identifying these cases is the duty of every citizen, as well as the transmission of information to the competent authorities: judicial report (JR) to be sent to the prosecutor's office for children suspected of abuse, notification of concern (NC) to be sent to the CC for children at risk. Generally, physicians do not issue NCs and JRs very often, even though they are the only professionals who have access to almost all the children population during their consultations. The objective of this work was to assess the knowledge and expectations of general practitioners (GPs) practicing within the Finistère county regarding child protection.
Methods |
This was a transversal, descriptive, epidemiological study, conducted via sending a questionnaire to all 760 Finistère GPs, during summer 2017. This questionnaire included theoretical questions about child protection and its organization in France; as well as a fictitious clinical case that they could potentially face. These questions led to a score, scored out of 20. Another part of the questionnaire concerned their concrete practices and their expectations.
Results |
One hundred and eighty-four (24.8%) GPs responded. The average score was 9.5/20, with a better score for practical questions than for theoretical questions. GPs who have already experienced child protection represent 54% of responders. Among them, less than half had reported to the competent authorities. The reasons for this are: lack of training and knowledge, lack of time, slow bureaucracy, fear of making mistakes, or harming the family, or retaliation. The expectations of the GPs include training, easy information access by phone call, feedback on the fate of their action, and a dedicated hospital unit in their reference hospital.
Conclusion |
This study highlights the difficulties of GPs to deal with child protection, and thus the poor management or the delay to this care in a significant number of cases.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Protection de l’enfance, Médecins généralistes
Keywords : Child protection, General medicine
Plan
☆ | Cet article est extrait d’un travail de thèse de l’une des auteurs : Alice Dauchy, Connaissances et attentes des médecins généralistes du Finistère en matière de protection de l’enfance. Thèse de doctorat en médecine, Université de Bretagne Occidentale, soutenue publiquement le 22 février 2018. |
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