Utilisation de l’implant BioMedtrix TPLO Curv® pour le traitement par TPLO de l’atteinte du ligament croisé crânial dans 64 cas : suivi radiographique et complications - 10/12/19
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Résumé |
Introduction |
La lésion du ligament croisé crânial (LCC) est la première cause de boiterie du membre pelvien chez le chien. Actuellement, la stabilisation du grasset par la technique de nivellement du plateau tibial (TPLO) est un traitement de choix. Depuis sa première description par Slocum en 1993, plusieurs générations d’implants ont été développées par différents fabricants. L’utilisation de l’implant TPLO Curve™ commercialisé par la société BioMedtrix® (TPLO-BioMed) est décrite dans cette étude. Les complications per- et postopératoires ainsi que la cicatrisation osseuse sont les principaux paramètres étudiés.
Matériels et méthode |
Les dossiers médicaux des chiens référés au sein de notre établissement entre mars 2018 et décembre 2018 en raison d’une atteinte d’un LCC et traités par TPLO avec l’implant TPLO-BioMed sont analysés rétrospectivement. Les chiens non présentés au suivi radiographique postopératoire, recommandé entre 5 et 8 semaines, ont été exclus de l’étude. Parmi les paramètres relevés, les complications per- et postopératoires ainsi que l’évolution radiographique de la cicatrisation osseuse sont les principaux paramètres étudiés. La cicatrisation osseuse est évaluée selon les critères décrits par Oxley [1 ], après anonymisation des cas, par 3 investigateurs (1 diplômé ECVS, 1 résidente ECVS et 1 assistant de chirurgie). Une valeur de p : 0,05 est considérée comme significative pour les tests d’analyse statistique.
Résultats |
Au total, 94 dossiers sont analysés. Soixante-quatre procédures (61 chiens) remplissent les critères d’inclusion. L’âge médian est de 62 mois (12–152 mois), le poids médian de 33,3kg (18–72kg). La race la plus représentée est le Labrador Retriever (n=13). L’étude inclut 54,7 % de femelles dont 71,4 % stérilisées et 45,3 % de mâles dont 24,1 % castrés. On dénombre 33 interventions sur le grasset gauche et 31 sur le grasset droit. La moyenne (±DS) de l’angle du plateau tibial en préopératoire est de 26,7°±3,6°. Les explorations articulaires sont réalisées par arthroscopie dans 7 cas et par « mini-arthrotomie » dans 57 cas. Quarante-deux ruptures complètes et 22 déchirures partielles du LCC sont diagnostiquées. Dans 3 cas, le ligament croisé caudal est lésé. Dix-neuf lésions méniscales sont diagnostiquées, nécessitant 9 retraits de la lésion et 9 hémiméniscectomies. Cinq complications opératoires mineures (7,8 %) sont rencontrées, incluant 3 fractures iatrogènes de la fibula et 2 hémorragies par lésion de la veine tibiale crâniale. Aucune complication opératoire majeure n’est rapportée, en particulier aucune implantation intra-articulaire de vis. Cinq complications postopératoires (7,8 %) sont rencontrées, incluant 4 complications mineures (6,25 %) et 1 complication majeure (1,6 %). Parmi les complications mineures, on relève une tendinite patellaire clinique, une fracture d’implants, une myalgie importante du pectiné et 2 fractures de la fibula (dont une associée à la fracture d’implants). La complication majeure relevée est une forte suspicion d’infection profonde (signes cliniques évocateurs malgré l’absence de germe isolé par culture), ayant nécessité le retrait des implants à l’issue de la cicatrisation osseuse, le traitement antibiotique ayant été adapté et poursuivi jusque-là. Le suivi postopératoire est réalisé en moyenne à 46±6jours. L’évaluation de la cicatrisation osseuse, réalisée lors du suivi, fait état d’un index moyen de 2,0±0,6, sans différence significative entre les investigateurs. La modification moyenne de l’angle du plateau tibial (ModTPA) entre l’intervention et le suivi a pu être calculée dans 57 cas et est de 0,4°±1,5°.
Discussion |
Dans notre étude, 15,6 % de complications péri-opératoires sont relevées, ce qui est comparable avec les études précédentes [5 , 2 , 3 , 4 ]. Cependant, en raison du caractère rétrospectif de notre étude, ainsi que du suivi postopératoire réalisé quasi exclusivement chez le vétérinaire référant, certaines complications postopératoires ne peuvent être relevées avec précision. En particulier, nous pouvons remarquer qu’aucun sérome, inflammation ou infection de plaie n’est rapporté. La taille de notre population nous empêche d’analyser statistiquement les différents types de complications. En particulier, nous ne pouvons pas établir si le revêtement antibactérien HyProtect de l’implant TPLO-BioMed permet de réduire efficacement les infections liées à l’implant, ce qui sera l’objectif d’une prochaine étude regroupant un plus grand nombre de cas et comparant ces données avec l’utilisation d’un autre implant.
Conclusion |
Dans notre étude, la cicatrisation osseuse obtenue à 46jours postopératoires en moyenne est jugée comme complète ou bonne dans 73,4 % des cas, avec un ModTPA moyen de 0,4°. L’utilisation de l’implant TPLO-BioMed permet donc une stabilisation fiable et reproductible de l’ostéotomie réalisée au cours de l’intervention. D’autre part, le taux de complications liées à l’implant (3,1 %) n’est pas supérieur à ceux décrits précédemment.
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Vol 54 - N° 3-4
P. 129-130 - décembre 2019 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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