Le vieillissement est un phénomène physiologique devenu d'actualité brûlante avec l'accroissement de la durée de vie de la population et l'augmentation du coût social des pathologies gériatriques. La notion de vieillissement dit « normal » ou « réussi » a été remplacée par celle d'un vieillissement sans incapacités. Car, même s'il reste aujourd'hui inéluctable, le vieillissement est modulable. La recherche médicale actuelle repose sur la compréhension des éléments permettant de vieillir avec un minimum d'incapacités et sur les multiples stratégies permettant d'atténuer les conséquences fonctionnelles du vieillissement. Les théories du vieillissement sont multiples et le mécanisme multifactoriel. À côté des mécanismes intrinsèques du vieillissement (facteurs génétiques, télomérases, stress oxydant, etc.), le rôle des facteurs extrinsèques, en particulier l'hygiène de vie et les facteurs environnementaux apparaissent de plus en plus cruciaux. Tous les systèmes physiologiques vieillissent à un rythme et avec des conséquences variables, et des particularités propres, selon l'organe incriminé. Ce vieillissement physiologique peut être retardé par des mesures hygiénodiététiques souvent simples mais parfois contraignantes. D'autre part, la prise en charge précoce des comorbidités fréquentes au grand âge pourrait ou va moduler l'impact sur l'organisme des mécanismes physiologiques du vieillissement et ainsi permettre également d'augmenter la durée de vie avec un minimum d'incapacités, ou tout du moins sans d'incapacités majeures. Enfin, on assiste à l'émergence de stratégie thérapeutique visant le processus de sénescence lui-même. Ce processus est en train d'évoluer de « physiologique » vers « la maladie primaire ».