Impact clinique de la mutation BRAFV600E dans l’histiocytose Langerhansienne pulmonaire de l’adulte - 05/01/20
Résumé |
Introduction |
Plusieurs groupes, dont le nôtre, ont identifié la mutation BRAF V600E, activatrice de la voie des mitogen activated protein kinases (MAPK), dans les lésions d’histiocytose Langerhansienne pulmonaire (HLP), mais sa signification clinique n’a pas été étudiée. Afin d’évaluer son impact clinique dans l’HLP de l’adulte, nous avons génotypé un nombre important de lésions provenant des patients suivis au centre de référence des histiocytoses et recherché une association entre la présence de la mutation BRAF V600E et leurs caractéristiques au diagnostic et au cours du suivi.
Méthodes |
La recherche de la mutation BRAF V600E a été réalisée par des techniques de biologie moléculaire dans 83 biopsies provenant de patients adultes atteints d’HLP (43 hommes, âge médian 36 ans, 65 fumeurs et 16 ex-fumeurs, atteinte pulmonaire isolée n=51). Les caractéristiques des patients ont été extraites de la base de données prospective du registre des histiocytoses. Au cours du suivi, l’aggravation de l’atteinte pulmonaire était définie par l’altération de la fonction respiratoire et/ou la survenue d’un pneumothorax [1 ]. La probabilité d’aggravation au cours du suivi a été estimée par la méthode de Kaplan–Meier. Des modèles de Cox ont été utilisés pour tester l’association entre les caractéristiques des patients au diagnostic et le risque de progression ultérieure de l’atteinte pulmonaire.
Résultats |
Une mutation BRAF V600E a été détectée dans 31 (37 %) lésions. Il n’y avait pas de différence dans la présentation initiale de l’HLP selon le statut BRAF, en particulier pour le tabagisme (p=0,42), la survenue d’un pneumothorax (p=0,29), ou la fonction respiratoire (p>0,05 pour tous les paramètres fonctionnels). Les patients ont été suivis pendant une durée médiane de 5 ans. Trente-huit (46 %) patients ont présenté une progression de leur atteinte pulmonaire. L’incidence cumulée d’aggravation de l’HLP au cours de l’évolution était similaire que les lésions soient mutées BRAF V600E ou non (p=0,99) (Fig. 1). Dans cette série de patients, la présence d’un trouble ventilatoire obstructif au diagnostic était associée à un risque accru de progression de l’atteinte pulmonaire, y compris en analyse multivariée (p=0,025).
Conclusion |
Dans cette cohorte importante de patients adultes ayant une HLP, la mutation BRAF V600E n’était pas associée à une présentation particulière de la maladie et ne modifiait pas le risque de progression de l’atteinte pulmonaire au cours de l’évolution.
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Vol 12 - N° 1
P. 12-13 - janvier 2020 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.